On continue du côté de NPR mais en variant les plaisirs puisqu’il s’agira aujourd’hui de "musique classique contemporaine" et d’une œuvre certes moins transgressive et moderne que le fabuleux Penelope de Sarah Kirkland Snider mais tout aussi vibrante et captivante avec son savant dosage de post-minimalisme et de dramaturgie opératique.

Influencées tout autant par les variations lyriques de Philip Glass que par l’atonalité plus libérée de Pierre Boulez ou les abstractions de la musique électronique dite "savante" que le compositeur dublinois Donnacha Dennehy a semble-t-il beaucoup étudiée entre Chicago et Paris, les phrases musicales de la pièce d’ouverture éponyme, répétées en boucles souvent polyphoniques par son Crash Ensemble, nous emportent au fil des variations de tempos dans un véritable maelström orchestral aux accents dissonants d’où émergent les vocalises emphatiques voire presque incantatoires du chanteur Iarla Ó Lionáird. Un véritable Nusrat Fateh Ali Khan irlandais qui laissera bientôt sa place au terme de ce premier titre de 24 minutes à la soprano Dawn Upshaw, pour le contrepied d’abord plus épuré et méditatif mais plus émotionnel aussi de la longue suite That the Night Come emmenée par un piano virevoltant et dont le subtil crescendo dramatique culmine sur un final de toute beauté. A découvrir jusqu’à sa sortie le 3 mai.