Tape Loop Orchestra - The Word On My Lips Is Your Name / The Burnley Brass Band Plays On In My Heart
CD1 :
1. The Word On My Lips Is Your Name
CD2 :
2. The Burnley Brass Band Plays On In My Heart
2012 - AutoproductionSortie le : 12 avril 2012
Tiers de The Boats, le (presque) Mancunien Andrew Hargreaves officie également en solo sous les peudonymes de Beppu ou Tape Loop Orchestra. Chose promise, c’est sur ce dernier alias que nous allons nous attarder ici, le terme étant d’ailleurs particulièrement adéquat puisque la troisième réalisation du projet n’est rien de moins qu’un double album, chaque CD contenant sur une seule et unique piste 45 minutes d’ambient onirique et enveloppante.
Néanmoins, que les allergiques aux interminables étirements contemplatifs souvent dispensés par ce genre d’exercices se rassurent, la musique de l’Anglais malgré sa langueur est tout sauf statique et si d’emblée le son semble daté, usé par le temps comme un vieux vinyle gondolé au souffle poussiéreux, on est loin du concept ultra-minimaliste d’un Caretaker. Ainsi, les boucles analogiques qui donnent leur nom au projet se fondent les unes dans les autres ou s’entrecroisent dans un constant foisonnement d’idées et d’émotions fragiles, les accords clairsemés d’un piano mélancolique succédant notamment aux scintillements cristallins d’un océan de clapotements et aux chants de baleines assourdis des cordes de Danny Norbury, violoncelliste de The Boats, pour ensuite s’agglomérer dans un brouillard liquide et pleuvoir en échos nostalgiques depuis un stratus de crépitements, avant de finalement s’éteindre au gré des mélodies voilées d’une dernière traînée de grisaille matinale.
Ce premier CD d’expérimentations sur bandes aux allures de spleen d’après-rupture dédié à Craig Tattersall, dernier larron et membre fondateur du trio sus-nommé, aurait pu se suffire à lui-même, si ce n’était les denses rêveries de son compagnon à la fois nébuleux et plein d’espoir, sur lequel le soundscaper utilise semble-t-il un enregistrement d’un brass band local de son fief de Burnley pour en distendre les cuivres - à moins qu’il ne s’agisse tout simplement de synthés ? - en de véritables nappes solaires noyées dans la reverb’, sous une chape de bourdons grésillants dont parvient progressivement à s’extraire un ballet de carillons cristallins. Plus linéaire dans sa construction, la suite de cette longue méditation consacrée à une parente (Sarah Alice Hargreaves) n’en demeure pas moins mouvante et envoûtante, ballet de drones éthérés aux rayonnements clairs-obscurs que ne renieraient pas Celer ou Listening Mirror.
Limité à 400 copies, le double CD est encore disponible chez une poignée de revendeurs, notamment du côté du distributeur japonais Linus Records et du label new-yorkais 12k sur lequel était sorti en janvier le chef-d’oeuvre de The Boats, Ballads Of The Research Department. Inutile de vous dire à quel point on vous conseille de mettre la main sur ces fascinants vagabondages de l’âme tant qu’il est encore temps.
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