Le streaming du jour #699 : DJ Koze - ’Amygdala’
Avare en nouvelles depuis 2005 et la sortie de Kosi Comes Around chez Kompakt, si ce n’est quelques 12" épars réservés aux fans et aux DJs ou autres remixes à collectionner sur diverses compilations, le patron de Pampa Records (Dntel, Robag Wruhme, Isolée) s’est enfin décidé à sortir de sa pré-retraite et n’a pas fait les choses à moitié. Avec son casting d’invités prestigieux et ses 80 minutes de musique ou pas loin, Amygdala apparait d’emblée comme l’album le plus ambitieux de Stefan Kozalla, le résultat sera-il à la hauteur des attentes ?
Sur la pochette, le DJ hambourgeois sapé en pilote de l’entre-deux guerres chevauche un Caribou et pourtant n’allez pas croire que Dan Snaith fait tout le travail à sa place. Certes Track ID Anyone ? avec l’ongulé canadien en guest (chant et marimba) met d’emblée la barre assez haut en terme d’élégance et d’efficacité ouatée, mais ce modèle de tech-house délicatement glitchée et orchestrée trouve immédiatement son égal avec le parfait Nices Wölkchen habité par la voix d’éphèbe de Sascha Ring, le lyrisme éthéré d’Apparat à l’appui.
Malheureusement, exceptés Thomerle & Maiko sur l’enchanteur NooOoo qui vient clore l’album sur un flot cotonneux de rêveries psyché, tous les invités du disque n’ont pas tout à fait la même classe et Magical Boy se retrouve un peu le cul entre chaises, féérie au groove virevoltant façon Avalanches d’un coté, et de l’autre pesanteur des interventions vocales d’un Matthew Dear tout aussi poussif sur My Plans. Idem d’ailleurs pour le très smooth Das Wort dont le contraste entre beats profonds (la rythmique d’Angel de Massive Attack n’est pas loin), basse jazzy et mélodie céleste ne résiste pas toujours au romantisme cheap de Dirk von Lowtzow, autant dire que l’on préfèrera d’assez loin le remix d’Ich Schreib’ Dir Ein Buch, pépite de la diva allemande Hildegard Knef déterrée 38 ans après par Koze (et par Hans Nieswandt avant lui mais avec un peu moins de bonheur à la clé) en vue d’un traitement aussi minimal qu’envoûtant.
Les instrumentaux par contre sont de haute volée, pile entre deep house et techno planante avec ces délicieux arrangements électroniques et percussifs qui font rêver les yeux ouverts sur La Duquesa, ces syncopations dark et minimalistes à danser dans les catacombes sur Marilyn Whirlwind ou encore ces kicks dubstep esquissés avec légèreté sur Don’t Lose Your Mind, de quoi passer sans trop de regrets sur le remplissage un brin redondant des collaborations avec Ada ou Milosh pour goûter sans modération la grâce aussi accessible qu’exigeante d’un ensemble pop mais jamais putassier, en préécoute chez NPR en attendant sa sortie officielle samedi.
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- One Far West - Heliacal Risings
- Feeling Flying - Spirit Level
- Glacis - This Darkness From Which We Cannot Run
- Glåsbird - Fenscapes
- EUS & How To Disappear Completely - Remaining Light
- Roger Robinson - Heavy Vibes
- John Thomas Remington - Pavements EP
- EUS - Vergel
- Seefeel - Squared Roots EP
- Eli Tha Don & Hot Take - Ghetto Beethoven
- Masayoshi Fujita - Migratory
- EUS & How To Disappear Completely - Remaining Light
- The Sombre - Like a dream without light
- 2024 à la loupe (par Rabbit) - 24 chansons
- Luneta Freedom Jazz Collective - Mga matang pumipikit sa langit