;background-color:#">Emika - DVA

1. Hush (Interlude)
2. Young Minds
3. She Beats Voir la vidéo Emika - She Beats
4. Filters
5. After The Fall
6. Sing To Me
7. Dem Worlds
8. Primary Colours
9. Sleep With My Enemies
10. Wicked Game
11. Fight For Your Love
12. Mouth To Mouth
13. Searching
14. Centuries
15. Criminal Gift

2013 - Ninja Tune

Sortie le : 10 juin 2013

... et c’est la chute.

Loin de nous l’idée de renier le bien que l’on avait pensé et que l’on pense toujours du premier album d’Emika, même si l’on était les seuls à lui prédire le potentiel d’une Björk versant gothique et névrosé et que ce DVA de toute évidence nous donne tort.

Car tout ce qui cramait le cerveau et les sens, suant l’urgence et l’anxiété chez la Bristolienne émigrée à Berlin demeure ici désespérément bénin, le minimalisme des mélodies sonne cheap à l’image du single She Beats, les incursions classiques qui faisaient toute la beauté de titres tels que 3 Hours ou Credit Theme sur l’éponyme tombent comme un cheveu sur la soupe dès l’introductif Hush (dont le chant lyrique éclaire sans l’excuser l’ambition de diva du titre), les basses n’ont plus rien d’abyssales ni d’acérées, les orchestrations analogiques flirtent avec le pompier (After The Fall), même la sensualité vocale semble forcée et finalement plus proche du romantisme sexué mais inoffensif de Sade (Primary Colours) que de que la vénéneuse ambiguité des Professional Loving, Count Backwards, Double Edge, Pretend et on en passe... malgré les réminiscences de Sleep With My Enemies ou Centuries malheureusement plombés par leurs sonorités de synthés racoleuses.

Pas un hasard dès lors si l’album sonne déjà terriblement daté, sacrifiant même aux références 80s qui n’épargneront bientôt plus rien ni personne dans le milieu de la pop électronique (des cuivres de Young Minds aux affreux synthés Moroder de Fight For Your Love), avec en point de mire une reprise de Wicked Game qu’on aurait jugée tout ce qu’il y a de plus honnête sur un album de James Blake mais ne rend pas justice au talent de celle que l’on voyait déjà molester le post-dubstep à coups de barre de fer et enterrer la bass music six pieds sous terre.

Pourtant rien n’est vraiment mauvais sur DVA et quelques réussites éparses parviennent même à tirer leur épingle du jeu et nous faire oublier un temps le parfum de déception qui émane de ce deuxième opus : Mouth To Mouth dont la techno éthérée et lascive à la fois nous fera toujours espérer d’Emika qu’elle se pose en alternative au dancefloor opaque de Nina Kraviz, et surtout Dem Worlds dont les nappes de cordes majestueuses et les vocalises poignantes à la croisée de l’opéra et du trip-hop symbolisent tout ce que l’on avait pu espérer de cette suite, un pas vers la lumière et la mélancolie mais sans rien sacrifier aux canons de l’électro mainstream qui semblent malheureusement avoir englouti le reste de l’album.


( RabbitInYourHeadlights )

- 17.06.2013 par RabbitInYourHeadlights
 


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