Depuis 3 en 2008, Drive With A Dead Girl a pris soin de livrer un nouveau disque chaque année. Il aura fallu patienter jusqu’aux dernières encablures de 2013 pour voir la couleur d’un nouvel album mais cette attente aura été tout sauf vaine.

S’inscrivant dans une mouvance coldwave, Alma Ata II nous embarque rapidement dans un univers sombre où l’on n’est jamais à l’abri de croiser le spectre de Robert Smith ou Simon Gallup. Particulièrement criante lors de quelques savants accords sur Clémentine, l’influence des Cure est bien digérée et, au final, les compositions des Lillois de Drive With A Dead Girl n’ont pas grand chose à voir avec celles de leurs aînés Britanniques.

Cette affirmation d’une identité personnelle n’est sans doute pas étrangère au chant tantôt lyrique, tantôt rageur d’Alexia V. Par ailleurs, la construction des morceaux, lorgnant parfois même vers un post-rock à la Thee Silver Mt Zion, est d’une ambition supérieure à ce que l’on pourrait soupçonner dans un premier temps. Les compositions à tiroirs, à l’instar d’un Fabulous Tank étiré au possible, prennent le temps d’explorer des ambiances diverses qui se succèdent de manière logique et cohérente.

Pour leur sixième disque, les Lillois proposent une coldwave parfois étirée et épurée qui prend le temps d’évoluer au cours des quarante six minutes d’un voyage qu’ils ne chercheront jamais à nous rendre particulièrement agréable. Ce n’est pas l’idée de la démarche.