Le streaming du jour #1372 : Robin Foster - ’Postcards From The Dark Side Vol. 2’

Au sein d’une discographie, certaines pièces ne s’adressent qu’aux fans les plus inconditionnels. La sortie du second volume des Postcards From The Dark Side de Robin Foster s’inscrit dans cette optique. Elle pourra néanmoins permettre une première confrontation avec l’univers du Britannique pour ceux qui ne s’y sont pas encore frottés.

Celui qui réside depuis plus de quinze ans sur la presqu’île de Crozon a compilé quatorze raretés, qu’il s’agisse de démos, versions live ou autres curiosités, enregistrées au cours de la décennie écoulée lors de laquelle l’ancien musicien du groupe Beth s’est brillamment lancé dans une carrière en solitaire.

La solitude, justement, constitue assurément l’une des émotions les plus palpables à l’écoute des compositions de Robin Foster. Au fil des années, celui-ci a transcendé ses influences post-rock originelles pour s’orienter vers un univers plus cinématographique, en atteste d’ailleurs la réalisation de bandes originales pour Sean Ellis (Metro Manila et Anthropoid) ou Farid Bentoumi (Good Luck Algeria).

Plus encore que sur le premier volet de ces généreuses cartes postales, les versions alternatives de morceaux issus des albums studio du Britannique sont nombreuses. Même si elles ne diffèrent pas toujours beaucoup du rendu final, le plaisir est évident à la (re)découverte, via leurs maquettes déjà abouties, de titres tels que Brest By Night ou Do Androids Dream Of Electric Sheep ?, tirés du Life Is Elsewhere initial, ou encore un Pick Your God Or Devil dans une version instrumentale ainsi que Black Mountain et Forgiveness portés par la voix de Dave Pen (Archive), figurant sur le chef-d’œuvre Where Do We Go From Here ?.

Robin Foster s’autorise également quelques versions live de titres tels que Save The Cheerleader, compléments du Live In Germany dévoilé en 2013, ou même les interprétations pour France Bleu à l’occasion du Noël 2008 des sommets Disco Ouessant et un Sad/Happy transcendé.

Recalée du tracklisting de son deuxième opus pour finalement figurer sur une édition bonus du PenInsular suivant, l’instrumentale Lostmarc’h frappe le cœur comme la houle attaque les rochers, dans un mélange de dureté et de délicatesse, en restant toujours imprévisible.

En 2013, Robin Foster confiait dans nos colonnes, à propos de son projet originel Beth, que le premier album, sur lequel figurait la version originale de Loop, était désormais introuvable, ajoutant que "nous avons enregistré un deuxième album, à mon avis bien meilleur que le premier, mais qui n’est jamais sorti. J’espère que ce sera le cas un jour". En ouverture de ces Postcards, l’artiste ressuscite en tout cas le projet avec deux titres. The Beach, sur lequel il pose lui-même les parties vocales ("j’étais pétrifié" assure-t-il), porte indéniablement sa patte tout comme, sur le plan instrumental, un Infra Rouge que s’approprie la chanteuse Gaëlle Kerrien pour l’emmener vers des contrées plus lumineuses.

Enfin, le Souvenir de Orchestral Manoeuvres in the Dark est repris dans une version apaisée et assez fabuleuse, le piano, la guitare et les synthétiseurs semblant s’enlacer dans une alchimie éphémère - il s’agit du titre le plus court - mais réelle.

A l’instar de Right Turn, pendant plus mélodique et empli de nostalgie du Left Turn paru sur le second effort de l’artiste, cette livraison semble à la fois idéale pour que les néophytes puissent découvrir l’univers de Robin Foster, tandis que les fans de la première heure y trouveront suffisamment de raretés pour en retirer une réelle satisfaction.


Streaming du jour - 08.06.2016 par Elnorton
... et plus si affinités ...
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