Drone Baron - Sharpen Weapons (Live Rehearsals For The Concert On June 30 in Paris)

1. Heaven
2. Arcadie
3. The Sultan’s Will
4. A Mother’s Tears
5. Caravansérail
6. Joan Of Arc
7. A Mother’s Tears Alternate Version
8. Joan Of Arc Alternate Version

2023 - Lotophagus Records

Sortie le : 18 octobre 2023

Le Baron vampire aiguise ses pointes

Joliment mis en avant il y a un an tout juste par le staff éditorial de Bandcamp Daily - qui a tout notre soutien dans l’épreuve vécue depuis le rachat de la plateforme par Songtradr il y a quelques semaines, entre licenciements en série et menaces d’ajustements économiques dont on espère sans doute en vain qu’ils ne pénaliseront pas les artistes dans cette dernière oasis du désert éthique que constitue malheureusement le business du streaming - et découvert pour notre part par le biais de l’excellent label Lotophagus, Dusk At Shadow Castle avec son drone caverneux aux percussions mystiques avait catapulté d’un coup d’un seul le mystérieux Français Drone Baron (on sait qui c’est mais on vous le dira pas !) sur notre carnet bien rempli des musiciens expérimentaux à suivre de très près.

Enregistré à partir du matériel répété pour un premier concert à Paris le 30 juin dernier, malheureusement annulé dans un contexte d’émeutes et de suppression des transports en commun le soir (en espérant que ce ne soit que partie remise), son successeur Sharpen Weapons fait apparaître, parfois avec une clarté inhabituelle (cf. le médiéval Caravansérail au spleen épuré), la guitare électrique jusqu’ici triturée de manière plus abstraite : une évolution symbolisée par The Sultan’s Will où des accords capiteux finiront même par s’extirper de la chape de basses fréquences bourdonnantes et autres riffs stridents. Quant aux percussions boisées façon djembé moyenâgeux qui sous-tendent l’instrument (on pense à Moondog), présentes par exemple sur une majeure partie des très hypnotiques Arcadie et Joan Of Arc, elles accentuent logiquement la dynamique du live dans un set-up minimaliste, sans pour autant prendre le pas sur le magnétisme des textures comme en témoigne ce dernier du haut de ses 19’31 de vents mauvais dignes d’un climat des Carpates.

Particulièrement hors format avec des titres dont la durée dépasse souvent les 10 minutes, l’album n’en oublie donc nullement la densité immersive du premier opus, s’ouvrant même sur un Heaven tout en dissonances flippantes et saturées, tandis que les versions alternatives de A Mother’s Tears et Joan of Arc qui referment le disque se délestent des rythmiques pour mieux s’aventurer à la croisée d’un drone-doom entêtant et d’un psychédélisme larsenisant. Très prenant !


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 19.10.2023 par RabbitInYourHeadlights