En attendant QU4 qui ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez sur le Bandcamp d’Hymen Records à en juger par les périodes de deux puis trois mois qui séparaient GY de LO puis ce dernier du DRI qui nous occupe ici, quelques mots sur le 3e volet (chronologique du moins) de la QU4DRILOGY inversée du beatmaker français, l’une des plus belles choses qui soit arrivée à la musique électronique ces derniers mois ce qui ne vous étonnera que si vous n’êtes pas encore familier du talent de l’auteur des Psychexcess, chaînon manquant entre le Morton Subotnick de Silver Apples of the Moon et Amon Tobin à la grande époque, pour faire court.

Dans la lignée des deux opus précédents (cf. #36 ici), ou suivants donc une fois remis dans l’ordre, les harmonies de nappes synthétiques massives et lyriques se taillent la part du lion sur DRI, via des compos plutôt downtempo alternant instrus mélodiques (stone conception) ou tendus et menaçants (triple slit experiment, mechanics), chansons hypnotiques aux litanies minimalistes à la Silver Apples - le groupe cette fois (quantique somme) et morceaux plus épurés à la lisière de l’ambient quoique toujours profondément cinématographiques, qu’ils soient chantés (human construct) ou non (orgold). Souvent, le musicien utilise et mixe sa voix d’une manière plus discrète ici que sur GY (gosdam), moins des mélopées à proprement parler qu’une texture parmi d’autres dans ce grand maelstrom stellaire dynamique et dense aux mutations déstructurées et distordues (in dark matter).

Moins abstrait et dissonant que LO, plus dynamique mais un chouia moins accessible que le méditatif GY, un nouveau sommet riche de son identité propre, qui a tout de l’album à part entière et constituera probablement la pièce maîtresse de cette oeuvre monumentale en devenir.