Le Laboratoire Des Vents Solaires - LAIKA - Un Poème Musical
1. 1957
2. Dans les rues de Moscou - Le dépotoir
3. Dans les rues de Moscou - Sur la terre des bipèdes
4. Dans les rues de Moscou - Le froid
5. Cours chienne errante !
6. Le refuge
7. Des routes
8. Baikonour - la cour du cosmodrome
9. Baikonour - Elle s’appellera Laika
10. Baikonour - La niche métallique
11. Baikonour - La centrifugeuse
12. Baikonour - Brave bête
13. La passerelle
14. Sputnik 2 - Allumage
15. Sputnik 2 - Décollage
16. Sputnik 2 - Révolutions
17. Sputnik 2 - Laika s’en va
Sortie le : 14 avril 2024
Repéré grâce au prosélytisme de l’ami Will de Muzzart, ce Poème Musical composé en l’honneur de la petite chienne Laïka a tout pour plaire. Album concept, artwork retro, label underground et ambition affichée : le cocktail idéal pour un album réussi.
De l’audace, il en fallait pour s’attaquer à l’histoire du premier être vivant envoyé en orbite autour de la Terre. Pari osé, mais pari relevé par Le Laboratoire Des Vents Solaires, duo composé du musicien et multi-instrumentiste Vania De Bie-Vernet et du poète et auteur Diego Gil. En dix-sept morceaux, Gil et De Bie-Vernet ressuscitent simultanément deux des décennies les plus mythiques pour les amateurs de sons en tous genres : les années 50 (pour le background) et les années 70 (pour l’ambiance musicale).
Surtout, l’album jongle habilement entre funk cosmique (l’ouverture 1957 ou Baikonour - Brave bête en sont de bons exemples), paysages sonores torturés et spoken words habités. Les morceaux s’enchaînent avec une fluidité déconcertante au regard de l’hétérogénéité supposée de l’ensemble. Car c’est bien l’un des tours de force de LAIKA - Un Poème Musical : produire une œuvre d’une cohérence totale à partir d’un matériau a priori disparate. Baikonour - La niche métallique lorgne du côté d’un hip-hop electro noise aride, mais on pense également au mouvement tropicaliste (Dans les rues de Moscou - Sur la terre des bipèdes), à Velvet Hallucinations & The Furry Animal et Orval Carlos Sibelius (période Super Forma) pour les accords de guitares ou encore Pierre Henry (époque Messe Pour Le Temps Présent, dérapages bruitistes inclus). Bien sûr, tout cela est digéré, distillé, intégré et, surtout, réinterprété. Et c’est peu dire que le trip nous emmène loin.
L’autre prouesse de l’album réside dans sa capacité, par la voix claire et la diction à l’emphase maîtrisée de Diego Gil, à mettre en perspective la petite histoire à travers le prisme de la grande. D’une poésie dénuée à la fois de mièvrerie et de spectacularité (une gageure !), Gil conte à hauteur de truffe le parcours du canidé le plus célèbre de l’Humanité. Ainsi, Dans les rues de Moscou - Le dépotoir ou Le refuge, abordent crûment mais sans pathos la vie d’avant le Cosmodrome. En quelques mots très simples, Gil introduit le funky Baikonour - Brave bête, jouant encore des dimensions macro et microscopiques et faisant entrer en résonance un quotidien bien prosaïque avec un jalon de l’histoire de la conquête spatiale. La grande idée de Diego Gil est d’embrasser jusqu’au bout le point de vue candide de Laïka pour laquelle émotions et proportions sont décuplées (La passerelle), permettant de ce fait l’identification totale de l’auditeur.
Avec LAIKA - Un Poème Musical, Le Laboratoire Des Vents Solaires réussit un grand disque organique, intemporel et aussi tendre que prenant. Mieux, ils nous font revivre de manière ludique et sensible un épisode parmi les plus marquants de l’ère moderne. "Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent la Lune" disait Wilde. Laïka, elle, avait au moins fait la moitié du trajet.
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