Après Streams Of Consciousness hier, on continue d’essayer de faire baisser le thermomètre en musique et cette fois place aux grands moyens. Sérieux candidat à la lutte contre la canicule, Glåsbird avait en effet exploré à plus d’une occasion des zones géographiques du globe aux températures plutôt modérées voire carrément fraîches, du Groenland à l’Antarctique en passant par la Sibérie ou l’Himalaya, son détour par le Pacifique de mars 2023 avec des sonorités plus proches de l’exotica d’un Mike Cooper faisant figure d’exception.

Demeuré mystérieux au gré de ces 8 sorties thématiques en quatre ans (auxquelles s’ajoutent quelques soundtracks et EPs dont l’excellent Sirena), le musicien qui avait donc mis fin à l’aventure avec Antarctica en octobre dernier a finalement dévoilé son identité et ça n’est qu’une demi-surprise : il s’agissait tout bonnement du Britannique Harry Towell, également connu des amateurs d’ambient sous le pseudo Spheruleus et fondateur du label Whitelabrecs sur lequel avait été publiée l’intégralité de sa discographie en tant que Glåsbird. L’occasion quoi qu’il en soit de se replonger dans cette très belle série par l’intermédiaire du "best of" A Sonic Expedition lâché ces jours-ci, compilant 2 titres de chacun de ces carnets de voyage imaginaires.

Rien de nouveau forcément pour les fervents followers que nous fûmes, mais un parfait condensé de son univers contemplatif et délicat à la croisée d’une ambient verglacée sutilement arrangée aux synthés évancescents (Arktiskul, Nochnaya Zvezda), percus cristallines (Thakita) et autres incursions de guitare presque folk (Björtskálar, Grønnefjord), d’un modern classical entêtant tout en cordes et vents dronesques (Last Ritual, Thermokarsts, Kata) ou en piano engourdi par le froid (Gunnbjørn Fjeld, Snødrømmer), voire d’une electronica exotique aux field recordings dépaysants, du moins pour Kai Huinakolu et Lokoteraina qui de fait dénotent quelque peu sur la compilation si ce n’est bien sûr pour leur excellence.

Ayant déjà chroniqué plusieurs des longs-formats en question et résistant tant bien que mal en écrivant ces quelques lignes à la chape de chaleur précédant l’orage qui peine à venir, on vous laisse donc sans plus d’insistance à cet antidote musical rêvé qui devrait vous faire gagner quelques degrés et une grosse heure de répit...