Masayoshi Fujita - Migratory
1. Tower of Cloud
2. Pale Purple
3. Blue Rock Thrush
4. Our Mother’s Lights (feat. Moor Mother)
5. Desonata
6. Ocean Flow
7. Distant Planet
8. In a Sunny Meadow
9. Higurashi (feat. Hatis Noit)
10. Valley
11. Yodaka
Sortie le : 6 septembre 2024
Venu d’une ambient expérimentale aux textures organiques et aux motifs abstraits (cf. ses collaborations successives avec Jan Jelinek ici puis là ou encore ce superbe album en quintette), Masayoshi Fujita s’est envolé chez Erased Tapes vers des contrées plus mélodieuses voire lyriques, dans la foulée de l’épuré Stories de 2013 tout en vibraphone caressant. Faisant toujours la part belle à ces percussions tintinnabulantes qu’il déployait déjà sous le pseudo El Fog du temps de ses premiers enregistrements dub-ambient aux beats glitchés, le Japonais en était presque arrivé à trop d’élans et d’arrangements avec le néanmoins très beau Apologues (2015), avant de reprendre la bonne mesure avec Book of Life trois ans plus tard puis de finalement trouver l’équilibre sur le merveilleux Bird Ambience (2021), plus méditatif et en retenue mais dans le même temps plus ambitieux et de nouveau ouvert au genre d’expérimentations texturées capables d’apporter un relief et une profondeur appréciables à la poésie cristalline de l’instrument.
Quid donc de ce Migratory ? Eh bien encore un pas de plus dans la "remigration" du vibraphoniste nippon vers l’ambient et l’onirisme par rapport à ses précédentes réalisations pour le label londonien (Desonata, Ocean Flow), vers une forme d’envoûtement hypnotique également (Tower of Cloud), un synthé entêtant aux sonorités d’orgue prenant même le pas sur le vibraphone sur Pale Purple ou Yodaka, tandis qu’avec Blue Rock Thrush ce sont les lignes de saxophone de son compatriote Osamu Fujita qui tirent momentanément la couverture avec le même effet agréablement anesthésiant - plus loin, In a Sunny Meadow réunira même cuivres, vibraphone et synthé avec une grâce particulièrement évanescente et atemporelle. De petits pas de côté en somme, qui font de ce 9e long-format une nouvelle étape passionnante dans la carrière du musicien, à commencer par l’apport inédit des voix, d’abord le spoken word presque new age de Moor Mother sur un Our Mother’s Lights aux cascades percussives répétitives et minimales à la Steve Reich sur fond de synthés et d’arrangements transcendantaux comme les affectionne la rappeuse sur ses dernières sorties plus cotonneuses et empreintes de spiritualité, puis le chant susurré de la Japonaise Hatis Noit sur Higurashi, probablement le morceau le plus ambient et impressionniste du disque à la mesure de ses field recordings champêtres.
Et même lorsque le vibraphone reparaît dans son plus simple appareil au lieu de se fondre comme sur l’orageux Valley dans un tout impalpable, il semble résonner dans une océan de silence où seul subsiste l’écho d’une nappe de synthé perdue dans le lointain (Distant Planet), comme si Masayoshi Fujita se devait encore de trouver de nouvelles manières d’aborder son instrument de prédilection pour continuer d’explorer et d’aller de l’avant, après en avoir épuisé les possibilités mélodiques et harmoniques. Somptueux !
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