The Bird And The Bee, un après-concert au Barfly

Mardi 13 mars 2007, Londres, le Barfly. Nous sommes en présence du duo californien The Bird And The Bee, composé de Greg Kurstin et Inara George, dont l’album solo All Rise sorti en France l’année dernière nous avait ravis par sa pop-folk et ses mélodies acidulées. Quelques mois plus tard, Inara se retrouve à butiner une nouvelle fois les fleurs sixties et s’envole dans la stratosphère avec un pianiste jazz et un côté très easy-listening.

Indie Rock Mag : Tout d’abord bonjour The Bird And The Bee, alias Inara et Greg. Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous vous êtes rencontrés ? C’était il y a combien de temps ?
Greg : Inara venait de finir d’enregistrer son album solo avec le musicien/producteur Mike Andrews [ndlr : ex-The Greyboy Allstars, et compositeur des bandes originales de Donnie Darko , Cypher ou encore You and Me and Everyone We Know ] et Mike m’a demandé de jouer des claviers sur l’album. Il me l’a fait écouter et ç’a été notre premier contact.

Inara, comment avez-vous rencontré Michael Andrews ?
Inara : J’ai rencontré Mike grâce à mon petit ami. C’est un ami commun.

Comment en êtes-vous arrivés à vouloir travailler ensemble ? Est-ce dû à votre interêt partagé pour la musique des années 60 ?
Inara : En fait on est devenus amis parce qu’on aimait les mêmes standards de jazz. Un jour, on s’est retrouvés dans un studio à discuter de morceaux divers, du genre “ah tu connais cette chanson ? Et puis celle-là ?” etc., et on s’est mis au piano. Greg jouait et moi je chantais. Et après ça, on a commencé à jouer de la musique ensemble. On a écrit un morceau, Again & Again
Greg : On a enregistré Again & Again. Juste cette chanson. Tu sais, on écrivait les chansons une par une. On ne pensait pas qu’on deviendrait un groupe. On a fait Again & Again, Fucking Boyfriend et ensuite…Spark ?
Inara : Oui, Spark, quelque chose comme ça.
Greg : Ensuite on a laissé tout ça de côté pendant un moment, sans trop y penser. Puis un jour on a décidé de finir l’album.
Inara : On l’a terminé puis on l’a donné à des amis et il a atterri dans les mains de quelqu’un chez Blue Note [ndlr : label jazz de référence].

Inara, que va-t-il arriver à ta carrière solo ?
Inara : Pour l’instant, je vais me concentrer sur cet album qu’on doit promouvoir, mais j’ai l’intention d’enregistrer un deuxième album solo quand j’aurai plus de temps. Probablement encore avec Mike Andrews.

Musicalement, quelle éducation avez-vous recue ?
Greg : Quand j’étais petit, j’ai suivi des cours de piano. Mais c’est seulement quand je suis devenu ado que je m’y suis vraiment mis. J’ai commencé à jouer de la guitare dans des groupes, vers 11-12 ans.

Et toi Inara ? Est-ce ton père qui t’a donné le goût pour la musique [ndlr : le père d’Inara, Lowell George, faisait partie du groupe Little Feat] ?
Inara : Non, pas vraiment. En fait ma mère m’a fait prendre des cours de piano quand j’étais petite mais je n’y ai jamais trop pris goût. J’ai commencé à m’intéresser aux groupes et aux guitares un peu plus tard mais ce n’est pas avant l’âge de 19 ans que j’ai commencé à jouer d’un instrument. Pendant plusieurs années j’ai eu une relation avec eux un peu aux antipodes, et puis à l’âge de 25 ans, je me suis dit “ok, je ne joue pas si mal, en fin de compte. Je peux le faire”.

Ça fait combien de temps ?
Inara : Ben, c’était il y a sept ans.

Vraiment ?
Inara : Oui, je suis vieille !!! [rires]

Sur la scène tout à l’heure, j’ai vu un instrument assez atypique, ça s’appellait un harmichord [ndlr : instrument en plastique en forme de table de guitare avec des boutons d’un côté pour former l’accord, et de l’autre une sorte de bande que l’on sillonne pour créer un son]. Qu’est-ce que c’est ?
Inara : En fait c’est un instrument utilisé dans la methode Suzuki, qui est une méthode pour apprendre la musique aux enfants. Plutôt que d’apprendre sur un piano, les enfants peuvent apprendre sur cet instrument, qui est très facile à utiliser et t’apprend comment on forme des accords, des majeurs, mineurs. C’est un instrument qui est devenu un clavier assez commun chez les indie-rockeurs.

Si vous deviez emmener trois disques sur une île déserte, lesquels emmèneriez-vous ?
Greg : Je dirais… Velvet Underground & Nico , Computer World de Kraftwerk et Low de David Bowie.
Inara : J’emmènerais probablement , comme Greg, le Velvet, en particulier le premier morceau parce qu’il n’y a pas de “tatatatata” [?], Hunky Dory de David Bowie et peut-être…

...Burt Bacharach ?
Inara : Non, ça deviendrait peut-être un peu agaçant. Non, je vais être très girly, je dirais Blue par Joni Mitchell. Comme ça tu peux emmener ta guitare et chanter avec.
Greg : Mon dieu…[rires]

A lire également, notre chronique du premier album éponyme de The Bird And The Bee, dont quelques extraits sont en écoute sur la page myspace du duo.


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