Múm et moi...

Et voilà, ça y est, à peine annoncé le retour prochain du plus passionnant des groupes islandais, à peine écoutés (et réécoutés jusqu’à plus soif) les premiers extraits tourneboulants de ce quatrième album dont le nom ne l’est pas moins, j’ai pris mes palmes et mon tuba et j’ai replongé.

Yesterday Was Dramatic - Today Is OK , Finally We Are No One , la Peel Session de 2002 sortie sur EP en décembre dernier, autant de chef-d’oeuvres (hé oui je sais, mais j’ai décidé d’employer ce mot au moins une fois par billet, ça m’oblige à hausser la qualité du contenu... héhé), me procurant comme à chaque fois le bonheur précieux de rédécouvrir ces albums-songes, ces paysages mentaux, ces odyssées de l’intime auxquelles je ne prends part qu’avec parcimonie, une fois de temps en temps, de peur justement d’en arriver un jour à trop bien les connaître pour pouvoir encore les ressentir avec ce mélange d’étonnement et de proximité que rien de tangible ou presque n’est capable d’égaler.

Bien entendu, la dernière étape de ce voyage immobile fut celle des brumes de Summer Make Good , sa langueur désespérée, sa douceur d’écorché en rémission, sa candeur bafouée, sa beauté perdue dans les limbes d’un purgatoire étrange et fascinant, dont notre âme en peine aurait déjà accepté de ne jamais plus pouvoir revenir.

J’ai alors repensé à ce formidable clip de The Ghosts You Draw On My Back, sommet de l’album et peut-être même du groupe jusqu’ici, monté pour l’occasion sur des images signées Alejandro Jodorowsky, celles d’une autre odyssée fascinante et hors du temps. En choisissant de rapprocher El Topo et la musique de Múm, deux univers à la fois opaques et familiers, envoûtants et dérangeants, deux projections mentales de grands espaces allégoriques, deux symboliques de l’intime, deux formes de lyrisme tragique, celui, plus sec et détaché, mystique et freudien, de Jodorowsky, et celui, plus émotionnel, plus organique du groupe islandais, l’auteur de cette vidéo, Hans J. Tandsether, est parvenu non seulement à accorder, mais qui plus est à compléter et à prolonger ces deux oeuvres, tel Morricone composant pour Leone, ou Leone filmant sur la musique de Morricone. Une fusion aussi improbable qu’évidente... un véritable coup de maître. De ceux qui vous mettent, inexplicablement, le coeur au bord des larmes.


Blog - 29.06.2007 par RabbitInYourHeadlights
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