Elbow - The Seldom Seen Kid

Elbow. Une bande de musiciens névrosés. Toujours outsider. Plus par choix que par manque de talent. La pop anglaise dans tout ce qu’elle a de plus défaitiste à offrir. Un groupe bien curieux qui a connu un superbe départ avec Asleep In The Back. Puis est venue la confirmation grâce à Cast Of Thousands durant l’été 2003 avant de s’affirmer définitivement avec Leaders Of The Free World deux ans plus tard. Quand on a connu ce début de carrière presque trop parfait, que peut-on espérer ? Une discographie sans faute pour les 5 mancuniens. Pourtant, à l’heure des bilans Elbow frappe encore plus fort. The Seldom Seen Kid, dernier album en date du collectif est un régal. Le premier disque d’automne de cette, décidément surprenante, année 2008 arrive dès la mi-mars et on ne va pas s’en plaindre.

1. Starlings
2. Bones Of You
3. Mirrorball
4. Grounds For Divorce
5. Audience With The Pope
6. Weather To Fly
7. Loneliness Of A Tower Crane Driver
8. The Fix
9. Some Riot
10. One Day Like This
11. Friend Of Ours
12. We’re Away

date de sortie : 17-03-2008 Label : Fiction

La délicate pop parfaitement anglaise qui se dégage des albums d’Elbow leur a tour à tour valu le statut de descendants de Pink Floyd, successeurs de Radiohead et concurrents de Coldplay (Beurk !). Bien loin de ces considérations de rock-critics fatigués, le quintette a décidé de faire le point dans son œuvre avant la sortie de ce cinquième opus. Trois ans et un changement de maison de disques ont été nécessaires à la réalisation de ce The Seldom Seen Kid. Concrètement, qu’est-ce qui a changé dans la musique des mancuniens ? Quitte à tuer le suspense dans l’œuf, on va l’avouer tout de suite. Pratiquement rien.

On le sait, la formule est à peu près la même depuis Asleep In The Back. Aucun virage radical n’a été engagé cette fois encore. On retrouve donc toujours cette pop élégante qui a fait la réputation du groupe. Néanmoins, en 5 albums, Elbow n’est jamais tombé dans la redite. Cela ne changera pas non plus. Car en procédant par petites touches la musique est suffisamment renouvelée pour garder le plaisir intact. La production est ainsi plus lourde et la voix magnifique de Guy Garvey se retrouve encore un peu plus sous les projecteurs. On comprend dès le titre inaugural. Starlings, une cavalcade de cuivres nous accueille avant que les instruments ne trouvent le chemin du placard pour faire place à la voix du leader. Les anglais auraient-ils troqué les guitares et les lourdes rythmiques contre un orchestre symphonique ? CQFD. Depuis 2005, un album semble avoir marqué Elbow. On retrouve un peu partout les marques du Roots & Echoes des voisins de The Coral. Oui. C’est une évidence, Guy Garvey chante comme James Skelly et ce The Fix ressemble à s’y méprendre au Music At Night des liverpuldiens.

Grounds For Divorce, premier single de ce cinquième album des Mancuniens

Une grandiloquence assumée semble avoir pris place dans la musique d’Elbow. Ce Some Riot, bien moins remuant que son titre, et ses arrangements presque pompeux rappelant le Philadelphia de Neil Young, One Day Like This et son orchestration qui fait écho au Harvest du même canadien. Ou encore cet évident premier single, Grounds For Divorce. Mais jamais, au grand jamais, ces arrangements n’agacent. Ou plutôt si. Elbow et cet album agacent car il est presque trop parfait. Ce Audience With The Pope trop beau pour être honnête. Pourtant ici et là quelques mélodies plus simples, plus nues. Cela ne les rend que plus belles (Mirrorball).

Elbow joue pour le plaisir de jouer et cela s’entend. Sincère et brute sous ces arrangements, Elbow symbolise le groupe de pop anglais tel qu’il devrait toujours être. Honnête, sans chercher à courir après les récompenses. Diamétralement opposé aux Arctic Monkeys et autres Babyshambles. La simplicité. Toujours. Ajoutée à de talentueuses orchestrations lyriques. Passés les délires politico-écolo-engagés du dernier opus, le quintette signe avec The Seldom Seen Kid son œuvre la plus aboutie et la plus cohérente. Déprimant sans être geignard, doux sans pour autant ressembler à Coldplay, cet album est une vraie bouffée d’air frais. Comme seule la pop anglaise peut en offrir. Un des titres de l’album s’appelle Weather To Fly. C’est exactement ça.

Au final, The Seldom Seen Kid propose la même différence avec ses grands frères que le Coca Zéro et le Coca Light. Presque aucune. On emballe juste ça différemment et on fait un nouveau produit. Ici un disque. Ils auraient pu se foutre de notre gueule. Ce n’est pas le cas. Car c’est finalement toujours agréable et rafraichissant. A consommer instantanément et sans modération. On achète, on écoute - ou l’inverse suivant la légalité du moyen avec lequel vous vous êtes procuré l’album... - et on apprécie. Les 5 lads de Manchester ont réussi leur coup. Comme toujours.

Chroniques - 17.03.2008 par Casablancas
 


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