Syd Matters - L’Olympia (Paris)

le 29/03/2011

Diaporama © Pol pour indierockmag.com

Syd Matters - L’Olympia (Paris)

C’était une grande première pour ce groupe qui n’arrête plus de faire parler de lui, Syd Matters se produisait enfin ce mardi soir sur la prestigieuse scène de l’Olympia. Une sorte de concrétisation pour Jonathan Morali qui a probablement dû se remémorer les jours où il composait seul dans sa chambre les titres d’un premier album annonciateur d’un talent immense, pour se voir finalement atterrir une dizaine d’années plus tard devant des milliers de spectateurs et entouré de ses fidèles compagnons désormais partie prenante d’un groupe qui s’épanouit pleinement en tant que tel. Pour retranscrire l’événement nous étions deux à faire le déplacement :

Pol  : Rédacteur sur le Mag, fan du groupe depuis leurs premières heures et déjà témoin de plusieurs de leurs concerts : La Cigale (2005), Le Théâtre des Pavés (2006) et Le Café de la Danse (2008)

Indé.pdt  : Découvert en 2006, après la sortie du deuxième album Someday We Will Foresee Obstacles. Deuxième concert, après un premier Café de la Danse en 2008, comme Pol ! (peut-être le même jour, qui sait !)

Nous avons ainsi choisi de vous faire part de nos échanges quant à cette soirée qui fera date dans la carrière du groupe.

Bot’Ox

Pol  : Je suis arrivé comme un cheveu sur la soupe pendant le set de Bot’Ox qui réalisait la première partie. Je n’ai donc pas tellement eu le temps de rentrer pleinement dedans mais j’ai trouvé qu’il s’en dégageait une belle énergie, même si le côté entièrement instrumental de leur musique et ce certain manque de nuances ou d’émotions constituait peut-être une curieuse introduction au plat principal de la soirée. Pas toi ?
Indé.pdt : Surpris aussi par ce choix, contrastant avec le caractère mélodieux de Syd Matters. Mais Bot’Ox a réussi assez rapidement à imposer sa patte et à créer une belle énergie. Un manque de nuances, certes, mais une puissance et une maîtrise instrumentale très intéressantes pour un nouveau groupe. Une entrée en matière étonnante donc mais qui préparait d’une des meilleures façons qui soit la suite…

Syd Matters

River Sister
Wolfmother
Hi Life

Pol : Trois morceaux issus du dernier album Brotherocean pour commencer, et s’ils étaient parmi ceux que j’attendais le plus, ce sont aussi ceux pendant lesquels je pouvais bénéficier du pass photo. Je n’étais donc pas entièrement immergé dans leur musique à ce moment, et tu pourras sûrement mieux décrire que moi ce que tu as ressenti sur cette entrée en matière. Même si de mon côté avec Hi Life, appareil photo sur le coin de la figure ou pas, il était impossible pour moi de ne pas taper du pied et des mains.
Indé.pdt : Après l’énergie vivifiante de Bot’Ox et ce (trop long) entracte généreusement offert par l’Olympia, Syd Matters a commencé le concert par les trois morceaux forts de l’album. Belle entrée en matière qui nous a très vite donné le sentiment que Morali et ses copains étaient en forme, que les jolies mélodies de Wolfmother et River Sister esquissaient un rythme plus soutenu, que les deux choristes accompagnant Morali sur le refrain de River Sister enchantaient encore un peu plus le public, et enfin que le rythme de Hi Life mettait tout le monde d’accord : le nouvel hymne fort du groupe.

Watcher
We Are Invisible
Rest
Louise
To All Of You

Indé.pdt : Syd Matters enchaîne des titres où respire leur talent mélodieux (Louise, To All Of You) tout en électrisant la salle (sur Watcher et We Are Invisible, grosse performance scénique du bassiste et du chanteur)…
Pol : Watcher m’a vraiment fait décoller, ça sentait le morceau rodé en live, plusieurs fois retravaillé, et pour le coup je suis cette fois immédiatement rentré dans le concert. La suite est très plaisante mais j’ai déjà l’impression que tout s’enchaîne très vite par rapport à d’habitude et que Jonathan Morali prend moins le temps de poser sa voix pour se concentrer davantage sur la performance de scène de tout un groupe.

Bones

Pol : Je l’attendais de pied ferme. Ce morceau (et surtout son outro qui diffère de l’album) est la véritable star de leurs prestations depuis des années. Et encore une fois il a tout emporté !

Big Moon
My Lover’s On The Pier

Pol : Finalement si leur troisième album n’a peut-être pas eu tout le succès qu’on pouvait attendre de lui, je dois bien avouer qu’en live les morceaux qui en sont issus ont un rendu fort agréable qui me rappelle au bon souvenir de la tournée précédente. Un bon moment cette doublette.
Indé.pdt : Oui je suis assez d’accord avec toi, dans l’ensemble c’est l’album qui me marque le moins, mais en live, il prend une toute autre dimension. Peut-être qu’il vieillira bien ce Ghost Days, grâce aux performances scéniques.

Hadrian’s Wall
Hallacsillag

Pol : Je ne sais pas si l’étiquette afro-folk peut avoir un réel sens, mais elle traduit très bien ce qui s’est dégagé de cet enchaînement de deux morceaux. Même si j’ai regretté que Hallacsillag soit en mode accéléré, il faut bien avouer que ça collait très bien avec ces percussions à trois qui ont endiablé ce passage de la soirée ainsi que ces chœurs féminins joliment exploités.
Indé.pdt : C’est vrai que ce Hallacsillag m’a étonné aussi, et positivement ! L’ambiance à ce moment là du concert était très électrique, assurant un show très énergique et vivifiant tout en rassurant par le côté mélodieux et les chœurs qui apportaient, en effet, un vrai plus.

Lost
Stone Man
Anytime Now
Obstacles

Indé.pdt : Passage plus en douceur, un peu de fatigue peut-être ; mais on sent une vraie envie et une vraie énergie malgré tout.
Pol : La douceur est assez relative toutefois, arrivé à ce stade du concert j’ai l’impression que le groupe a déjà lâché beaucoup plus d’énergie qu’habituellement. Si Anytime Now électrisait leurs prestations jusqu’ici, cette fois elle se fond davantage dans le moule d’un set globalement très musclé. Après, comment bouder un tel enchaînement de morceaux comptant parmi les meilleurs du groupe ? Ce Stone Man des premiers jours sera d’ailleurs le moment le plus jouissif du concert pour moi.

Rappel 1 :
I Might Float
Heartbeat Detector / Everything Else
Me & My Horses

Pol : Ma principale déception de la soirée ce I Might Float. Je l’ai trouvé beaucoup moins prenante que sur album, comme s’ils n’étaient pas parvenus à en tirer le meilleur pour nous ce soir. Et là une malheureuse et forte migraine m’a contraint à quitter la salle. Je te laisse donc raconter ce que j’ai loupé avec regrets.
Indé.pdt : Superbe rappel avec un I Might Float très fédérateur et surtout un beau moment pour Everything Else ; j’ai été étonné de voir que l’ensemble du public fredonnait ce titre qui devient finalement avec le temps l’un des titres les plus attendus. Il faut dire que cette intro à la guitare et ce refrain chaudement mené par Morali et les choristes nous a tous emmenés très loin.

Rappel 2 :
Black & White Eyes

Indé.pdt : Et le fameux titre tant attendu par un fan impatient qui a crié pendant tout le concert, entre chaque morceau « Black and White Eyes ». Morali a fini par lui dire « J’ai compris… ». Mais le groupe l’aura joué en dernier. Peut-être pour faire attendre encore plus l’énergumène, en tout cas, c’était une belle conclusion, en douceur, entraînante et chaleureuse.
En bref, j’ai été conquis par ce live qui contraste malgré tout avec celui de 2008. Plus de maîtrise, une énergie bluffante et une réelle connexion entre les musiciens. Morali est certes toujours assez discret, mais le rapport avec le public est simple et agréable. On sentait le groupe bien, heureux d’être à l’Olympia. Au final, je me suis régalé de ces hymnes plus vivifiants que sur les albums, quitte à regretter la simplicité de certains enregistrements studio. Gros plus pour les choristes qui ont vraiment assuré sur les titres où elles participaient et gros gros plus au « délire artistique » entre le bassiste et Morali, qui ont enflammé la soirée !
Pol : De mon côté, si j’ai passé une très bonne soirée, bien qu’ayant dû louper la fin, je ne peux m’empêcher de penser que c’était peut-être mieux avant. A l’époque, ils prenaient le temps d’étirer leurs morceaux, à coup d’intro et d’outro subtiles ou dynamisantes. Là c’était un peu trop en force pour moi. Mais là c’est le fan de la première heure qui parle, celui qui est incapable de déguster un grand cru car les millésimes exceptionnels qu’il a goûtés par le passé lui chatouillent encore le palais. Une chose reste certaine, Syd Matters est un grand groupe ne serait-ce que par ses prestations live. Aller les voir est une chose qu’on ne saurait trop vous recommander.


( Pol )

 


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