Le streaming du jour #365 : Spiritualized - ’Sweet Heart Sweet Light’

Sorti ce matin sous nos horizons, le septième album de la bande à Jason Pierce s’écoute pour 24 heures encore du côté de NPR. L’occasion de constater que l’ex Spaceman 3 même sevré à la pop anglaise des 60’s et aux traditions musicales d’outre-Atlantique n’a rien perdu de sa superbe, n’en déplaise aux détracteurs de son inspiration graphique des plus douteuses.

Alors certes, on préférait le Spiritualized qui flottait dans l’espace entre deux épopées psychédéliques (Get What You Deserve et surtout Headin’ For The Top Now perpétuant tout de même cet héritage fuzzy à souhait) mais malgré sa réception mitigée en 2008, le néanmoins réussi Songs In A&E témoignait déjà d’une ambition intacte dans son approche alors inédite pour le groupe de l’americana. Des influences soul et country que l’on retrouve ici entre deux pop songs délicieusement rétro aux orchestrations emphatiques (d’un Little Girl tout en rondeurs au crève-cœur Too Late), mais affinées et bien mieux digérées à l’image du songwriting à la Neil Young délicatement arrangé de Freedom ou de la rengaine gospel sur le final de l’homérique Hey Jane, premier single qui marquera l’année pour sa vidéo coup-de-poing digne des fictions réalistes de séries telles que The Wire ou The Corner  :


Après l’expérience de mort imminente provoquée par sa double pneumonie en 2005 qui avait empreint d’une certaine gravité les chansons et autres interludes de l’opus précédent, c’est une chimiothérapie de sa maladie dégénérescente du foie qui aura rythmé les longs mois de mixage par l’Anglais de ce nouvel opus enregistré sur plus de deux ans dans trois villes différentes. De fait, marqué par ses excès de rockeur sous psychotropes, Jason Pierce semble avoir finalement réalisé que la vie est un bien précieux et si son goût pour la liberté et les divagations opiacées reprend par moments le dessus (I Am What I Am, Mary), Sweet Heart Sweet Light n’en révèle pas moins des préoccupations autrement plus essentielles que l’hédonisme des débuts, appelant notamment à la rédemption sur la poignante ballade Life Is A Problem avant de clore l’album sur un duo planant avec sa fille de 11 ans en ouverture du désarmant So Long You Pretty Thing, prière gospel adressée directement à Dieu et finalement accueillie dans les cieux par des chœurs séraphiques et des cuivres grandiloquents juste ce qu’il faut. Alléluia.


Streaming du jour - 16.04.2012 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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