2019 côté metal

Metal ? Metal et affiliés dirons-nous... Surtout quand ce florilège débute par les circonvolutions ouatées de Yerûšelem et passe par les fulgurances glauques et répétitives de Rainbow Grave ou la totale destruction de USA/Mexico. Peu importe, 2019, c’est un peu l’année de tous les malaises et quoi de plus normal d’en retrouver une bonne partie encapsulée dans ces disques tout aussi sombres que plombés. Bien sûr, dit comme ça, pas sûr d’amadouer les oreilles curieuses, néanmoins, on vous promet de beaux moments irréductibles et extrêmes car on trouve aussi, en 2019 et de ce côté là des musiques actuelles, de vrais chefs-d’œuvre.




Le podium




1. YERÛŠELEM - The Sublime

Derrière Yerûšelem, on trouve Vindsval et W.D Feld, autant dire Blut Aus Nord mais The Sublime a beau se rapprocher de ce qui avait été développé par ce dernier tout au long de la trilogie 777, il s’en détache toutefois en mettant encore en plus en avant les éléments coldwave/post-punk explorés alors. Yerûšelem et Blut Aus Nord n’ont donc rien à voir l’un avec l’autre même s’ils se ressemblent beaucoup.
Le grand truc de The Sublime, c’est la répétition insidieuse et de prime abord, on a vraiment l’impression que tous les morceaux sont identiques. Et puis l’on se rend très vite compte que pas du tout. Tout semble avoir été conçu pour que l’on s’enfonce profondément dans le disque et petit à petit, les quelques rais de lumière qui subsistaient encore sur les premiers titres disparaissent complètement et il ne reste plus que l’obscurité totale. Et le froid aussi. Ça donne des morceaux magnifiques comme ce Babel planqué en septième position où l’on croirait entendre pleurer les guitares.
L’autre grand truc de The Sublime, c’est l’épure. Malgré les superpositions et le malaxage très ciselé des sons, les « industrial pulses » en mode Jesu/Godflesh (plus l’un que l’autre d’ailleurs), le chant clair et noyé dans la masse, les nappes désespérées et les riffs bizarroïdes font preuve d’une grande économie. Il n’en faut pourtant pas plus pour camper une ambiance dissonante et désaxée qui cerne complètement le cortex, si bien que très vite, on ne ressent plus The Sublime, on le vit.

(leoluce)



2. Fawn Limbs - Harm Remissions

Un Noisear (et ex-Maruta), un Kill The Client et un Baring Teeth en guests vocaux ! Mais dites-moi soldat, ça sent la machine de guerre cette histoire !? Un peu mon colonel ! Sans compter que les protagonistes principaux viennent de Psyopus (Lee Fischer, côté batterie), Artificial Brain (Samuel Smith, côté basse) et Infinite Nomad (Eeli Helin, côté hurlements). Alors autant dire que ça n’allait pas se contenter de jouer en 4/4 et caresser l’auditeur dans le sens du poil ! Mais c’est quoi alors ? Du grind ? Du Death technique ? Du mathcore ? Bah un peu tout ça mon colonel ! On ne comprend pas toujours grand chose, c’est ahurissant ! Ça blaste, ça crie, ça joue beaucoup et très vite, ça change de mesure toutes les dix secondes, ça n’a pas l’air de nous vouloir du bien ! J’ordonne le retrait des troupes, on va y perdre trop de tympans !

(Riton)



3. Uniform & The Body - Everything That Dies Someday Comes Back

Si l’album commence par des Gallows In Heaven et Not Good Enough somme toute assez classiques pour la collaboration, une salve de doom noisy martial où Ben Greenberg et Chip King s’époumonent conjointement à crever les tympans, il ne faut surtout pas se méprendre. Le corps et l’uniforme à nouveau réunis s’engouffrent dans une brèche nettement plus synthétique, où l’on sent que l’indus punk des premiers déteint rapidement sur le metal bruitiste des autres. On se surprend à hocher de la tête et battre la pulsation du pied, lors de cette leçon d’EBM malsain où l’on imaginerait bien Trent Reznor poser ses valises. C’en est presque dansant (mais une danse de soirée batcave au sous-sol d’un hôpital psychiatrique) mais ça n’oublie pas le côté sombre et parfois mélancolique. C’est encore un sans-faute !

(Riton)



3. Jute Gyte - Birefringence

Après le dark ambient esotérique d’un Penetralia de plus de 4 heures marchant dans les pas de Coil, Adam Kalmbach revient au "black metal" expérimental des sorties précédentes de son projet Jute Gyte. Avec l’Américain toutefois, le meilleur chemin pour aller d’un point à un autre n’est jamais la ligne droite, en témoignent une fois de plus des morceaux mouvants et mélangeurs de près d’un quart d’heure où le grunt et le tremolo picking distordu et vicié se mêlent aux structures de la musique sérielle et aux orchestrations du classique contemporain versant malaisant, avec des références allant de Ligeti à Messiaen. L’ambient, la musique industrielle voire même l’indie rock des 90s sur le bizarrement addictif Dissected Grace ne sont pas non plus de reste, et le résultat, toujours aussi malsain et déglingué, renoue avec la relative concision de Perdurance tout en s’avérant plus régulièrement inspiré, faisant enfin de Jute Gyte le titan du metal mutant que l’on espérait le voir devenir depuis quelques années, à la mesure de (feu ?) Ævangelist ou The Body.

(Rabbit)


La suite des choix de la rédaction





- Caïna - Gentle Illness

Très belle impression pour ce projet dont les éclats de harsh noise et autres intervalles atmosphériques anxiogènes flirtant avec une ambient cinématographique déjouent habilement les codes du black metal, que l’Anglais n’adopte vraiment que par intermittence. Entre bruitisme lancinant et dialogue samplé, l’intro Wellness Policy donne le ton de cette singularité qui jaillira ensuite en vrac du break façon soundtrack baroque de giallo italien de No Princes In Hell, des syncopations post-indus à la Justin K Broadrick de Canto IV, du piano déglingué de Gentle Illness ou du jam schizophrène du fantastique - et bien-nommé - My Mind Is Completely Disintegrating, entre doom psyché et accents tribaux. On en oublierait presque de parler black metal du coup, lequel nonobstant domine toujours les débats, du jusqu’au-boutiste Your Life Was Probably Pointless au délétère One Breath Under the Yoke Is a Fate Worse than Death, c’est dire la franche réussite de ce disque inclassable et ambitieux.

(Rabbit)




- Cloud Rat - Pollinator

Secousses sur la planète grindcore américaine et internationale ! Cloud Rat est de retour 5 ans après l’excellent Qliphoth, plus remonté que jamais. Ça sent littéralement l’urgence, la rage mais aussi l’émotion. Violence et frissons sont les maîtres-mots. On pense au Voices de Wormrot, au Amer de Fuck The Facts, notamment, dans cette faculté de pousser le genre dans ses retranchements, sans jamais tourner en rond. Et non content de délivrer ici son meilleur album, si ce n’est l’un des meilleurs albums de grind de cette année, le trio accompagne la sortie d’un EP bonus, Do Not Let Me off the Cliff, qui, aussi étrange que cela puisse paraître, se présente comme un magnifique disque de synth-pop shoegaze. Surprenant !

(Riton)




- Endon - Boy Meets Girl

Il aura fallu que Thrill Jockey s’intéresse au quintette nippon pour que l’on puisse enfin jouir (littéralement) du successeur de l’énorme Through The Mirror (2017), sans qu’il ne reste réservé à l’audience locale. On commençait réellement à s’impatienter, rationné uniquement d’un clip de 4 minutes 44 des plus violents et énigmatiques, court extrait donnant le ton d’une orientation plus rock (façon de parler) et on se rend effectivement vite compte qu’Endon change légèrement la donne et fait valser la dimension post-black aux accents screamo de son précédent brûlot pour devenir tour à tour : une noise de coreux hallucinée et sous acide (Heart Shaped Brain), un sludge doom où les crises d’asthme vocales se fondent en pleurs et cris aux loups (Doubts As A Source), un rock’n’roll détraqué dans lequel Motörhead aurait troqué le whishy contre les amphét’ et une série d’effets et de modulaires (Final Acting Out), et même cheveu bluesy tombé dans la soupe avec l’interlude Red Shoes ou poussée synthétique dans Love Amnesia. Soit, le coup de foudre est moins évident, l’accroche amoureuse et le toucher de la corde sensible moins immédiat, mais le ’’catatostrophic noise metal’’ des Japonais, dans ce Boy Meets Girl faussement (s’il n’était pas aussi bordélique) plus consensuel, tient toujours autant de l’ovni ravageur… en tout cas bien plus que du metal traditionnel ! Et ça, on ne s’en plaindra pas !

(Riton)




- Full of Hell - Weeping Choir

J’étais vraiment curieux de ce qu’allait donner l’arrivée de Full Of Hell chez Relapse Records et surtout comment les mecs allaient pouvoir faire mieux que l’excellent Trumpeting Ecstasy, comme peur de se retrouver avec quelque chose de plus propre et lissé comme beaucoup de projets grind du catalogue en question. Que nenni ! Le groupe continue à cracher sa hargne, sa haine, sa propension à tout terrasser sur son chemin à coups de riffs dissonants coincés entre death metal, noise et powerviolence, dont Spencer Hazard s’est fait le spécialiste. La cerise sur la forêt noire, c’est bien évidemment l’intervention de la superbe Kristin Hayter aka Lingua Ignota (entre autres guests), pour une gâterie de black sympho bienvenue agissant comme une bouffée d’air frais, et un solo de saxophone aliénant exécuté par le bassiste Sam DiGristine. Seul problème : seulement 25 minutes passant beaucoup trop vite, quand en plus l’élan vient être coupé par un interlude harsh, certes délicieux, mais sans doute mal placé. Quoi qu’il en soit, si ce n’est évidemment pas le meilleur, Full Of Hell fait encore une fois bien mal !

(Riton)




- Golden Ashes - Gold Are The Ashes Of The Restorer

Entre black metal étouffé au growl presque vaporeux et ambient à synthés dystopiques et guitares crépitantes, cette quatrième sortie de l’année pour Maurice de Jong des flippants Gnaw Their Tongues convoque ces sombres rêveries des années 80 revenues à la mode, dans l’esprit par exemple de la BO de la série Stranger Things. Une porte d’entrée presque "pop" et non moins excellente dans l’univers mystique et déliquescent du Néerlandais fasciné par la mort et l’au-delà.

(Rabbit)




- The Great Old Ones - Cosmicism

Plutôt que le Hallucinogen de Blut Aus Nord sur lequel la rédaction semble mitigée (il faut dire qu’avec le side project YERÛŠELEM tout en haut du podium, il eut fallu à Vindsval un grand cru pour mériter le doublé), c’est un autre album de post black-metal stellaire à la grandiloquence assumée qui se fait une petite place dans ce bilan. Quatrième long format des Bordelais The Great Old Ones qui cultivent depuis leurs débuts du côté des Acteurs de l’Ombre une passion pour Lovecraft donnant à sa pochette des allures d’horreur cosmique, le successeur de EOD : A Tale Of Dark Legacy privilégie néanmoins les atmosphères intrigantes aux riffs à 12 doigts et le grunt aux chœurs éthérés, et n’oublie pas d’injecter dans son cocktail évocateur une sauvagerie bien sentie dont BAN s’était peut-être un peu trop délesté cette année. Tout aussi épique et ambitieux mais moins propret, le bien-nommé Cosmicism remporte donc la mise et garantit à cette sélection une diversité de bon aloi !

(Rabbit)




- Krause - The Ecstasy Of Infinite Sterility

Si vous avez aimé le précédent 2am Thoughts, vous aimerez celui-ci car on y retrouve tout ce qui fait le sel de Krause : deux guitares féroces qui enclument férocement, une basse fracassée qui fracasse, la batterie sacrifiée et par-dessus, des voix trafiquées qui éructent et – littéralement – se liquéfient. The Ecstasy Of Infinite Sterility avance en mode rouleau compresseur tout du long mais n’est jamais exempt de finesse et sait multiplier les azimuts pour nous empêcher de faire le tour de la question en quelques écoutes.
Le noise-rock des Grecs ne se contente pas de puiser dans les eaux tumultueuses d’Am Rep, Touch & Go et consorts, il perpétue et donc actualise, développe et finit par tracer une voie qui n’appartient qu’à lui. Ça avance droit devant certes mais ça se tord aussi dans tous les sens et il y a toujours un moment où Krause largue les amarres pour contempler le champ de ruines d’un peu plus haut (Real Men Live Off Waitresses).
Virulent, partagé entre morceaux véloces et incandescents, structures plus lourdes et fuyantes, passages psycho-perchés et rage partout, le disque exsude des senteurs de violence et de souffre qui ont tôt fait de se caler dans l’encéphale pour infléchir la course des idées et les précipiter dans le gouffre. Rien (absolument rien) à jeter, tout à ressentir.
Même si on regrette la belle élégance de leur première pochette – à la place, un truc assez immonde dégueulant de couleurs qui malgré tout me semble être un bon résumé du titre – ce nouvel album est une nouvelle fois à tomber.

(leoluce)




- Rainbow Grave - No You

No You, première trace sérieuse de Rainbow Grave, ne rigole pas. C’est punk et boueux, ça suinte le désespoir et le nihilisme poisseux et c’est porté par une répétition maladive et profonde qui rappelle forcément Flipper (en plus corrosif et flippé). Bon, en même temps, un simple coup d’œil à la pochette permet de cerner le propos des quatre de Birmingham : une campagne bucolique où fleurissent des champignons atomiques. Alors attention, il ne s’agit nullement de premiers venus : réunissant Nicholas Bullen (membre fondateur de Napalm Death, croisé ensuite chez Scorn mais pas que), John Pickering (Doom), Nathan Warner (Bee Stung Lips, Backwards) et James Commander (Vile Sect), Rainbow Grave ne capitalise pourtant pas sur son côté anciens combattants de l’underground punk parce que ce qui compte, c’est ce qu’ils ont à offrir (enfin, ce n’est certainement pas le bon mot) là, maintenant, tout de suite. Et ce No You est une grande claque dans la gueule : ce que le groupe perd en en hargne juvénile, il le compense à grands coups d’amertume nauséeuse et c’est saisissant. Parmi ces six titres tout aussi dégueulasses les uns que les autres, Suicide Pyramid est le plus court, le plus haché, le plus méchant mais (l’exceptionnel) Year Zero et Dead End, du haut de leurs sept minutes et des brouettes montrent que l’animal reste particulièrement retors quand il allonge le temps et ralentit la cadence. Parfait concentré de noirceur malsaine et virulente, No You est tout simplement magnifique.

(leoluce)




- Rorcal - Muladona

Pluies diluviennes sur le territoire suisse ! Le Rorcal émerge la tête du Léman après 3 ans d’hibernation. Il a parcouru bien des lacs depuis sa naissance au large de Genève et semble aujourd’hui bien remonté, plus hargneux, sombre et malsain, à la manière des parpaings lancés à la face dans le split partagé avec Process of Guilt en 2014, et des nappes de cris et de bruit de La Femme sans Tête en 2015. Après avoir échoué sur les rives d’une Grèce mythologique au destin bien funeste dirigée par un Créon étonnamment poli, presque trop propre sur lui, il se retrouve en eaux boueuses, dans la tourbe suintante de l’œuvre d’Eric Stener Carlson, mué en créature hybride mi-femme, mi-centaure, mi-drone, mi-black, mais entièrement brutal, résigné à faire des ravages… ce pour quoi le mastodonte s’impose définitivement comme une référence en la matière !

(Riton)




- USA/Mexico - Matamoros

Matamoros (nom d’une ville frontalière située entre les États-Unis et le Mexique côté mexicain) poursuit l’entreprise de destruction massive - des préjugés à la con si chers à l’ère trumpienne notamment et des neurones en particulier - entamée avec Laredo (nom d’une ville frontalière située entre les États-Unis et le Mexique côté américain) mais se montre encore plus efficace. À l’époque, c’était pourtant déjà la guerre mais là... c’est encore plus la guerre que la guerre. Tout y est exacerbé : frôlant en permanence la limite ténue qui sépare la musique du bruit pur, USA/Mexico adjoint à sa mixture dégueulasse une bonne grosse dose de malaise qui en décuple l’envergure. C’est politique (comme du Don Winslow mis en musique), violent, nihiliste, disloqué, éparpillé, trituré, reconstitué au petit bonheur la chance et ça agit sur le cortex et l’épiderme comme un rabot électrique psychopathe. Dans ces conditions, inutile de préciser que l’on ressent beaucoup : de l’interrogation d’abord (pourtant, on savait à quoi s’attendre) puis de la sidération et pour finir, de l’addiction. Ce qui ne rassure pas, il faut bien le dire. Mais voilà, après Matamoros, tout a tendance à sonner aseptisé. Indispensable.

(leoluce)


Les bonus des rédacteurs



- Rabbit : Russian Circles - Blood Year

Plus d’illusions, on ne retrouvera sans doute jamais chez Russian Circles l’inspiration et l’ambition qui avaient fait de Geneva il y a tout juste 10 ans un équivalent post-metal de Godspeed You ! Black Emperor. Qu’importe, un Blood Year épique et redoutable d’efficacité tous les deux ans ça nous irait très bien, surtout lorsque les futs tribaux se démènent sous les riffs et trémolos apocalyptiques d’Arluck ou que la densité de Milano emporte tout. Le meilleur album des Chicagoans cette décennie, pas seulement pour son intensité mais pour le retour de ces respirations qui au lieu de casser le rythme en démultiplient la tension.



- leoluce : The Austerity Program - Bible Songs 1

« The two men and one drum machine band that still refuses to die », The Austerity Program se présente généralement ainsi et sa devise encapsule exactement ce qu’il est. Bible Songs 1, c’est vingt-deux minutes tangentiellement Big Blackiennes et drastiquement rageuses où la boîte à rythmes sacrifiée, bloquée en mode frénétique, compte les coups assénés par une basse en béton armée et le napalm de la guitare. Les titre portent les noms des versets les plus violents de la Bible, les textes déclamés d’une voix arrachée s’en inspirent évidemment et tout cela amalgamé à une musique indomptée et particulièrement chlorhydrique constitue un album pour le moins saisissant. Fuselé, aigu, agissant comme mille stylets soniques sur l’encéphale, The Austerity Program n’oublie pas non plus de fracasser les os si bien qu’au bout du bout, on devient véritablement captif de son aliénation. Que les bpm s’en aillent fureter au-delà du raisonnable (Ezekiel 39:17-20) ou décident de ralentir la cadence (Numbers 31:13-18), impossible d’éviter toute la rage, la furie, l’exaspération d’un duo qui assène, avec Bible Songs 1, rien moins qu’un manifeste politique.



- Riton : Liturgy - H​.​A​.​Q​.​Q.

Je n’aurais plus misé grand-chose sur les New-Yorkais de Liturgy après le départ de Greg Fox en 2011, peu de temps après le chef-d’œuvre qu’était Aesthetica , véritable manifeste de renouveau et de lumière sur la scène black metal, à l’instar du Diotima de Krallice sorti la même année. Force a été de constater que malgré le retour éphemère du dit batteur de génie quelques années plus tard, la suite constituée par The Ark Work a montré une facette plus inaudible, incompréhensible et difficilement appréhendable du travail d’Hunter Hunt Hendrix : trop expérimental, trop disparate, moins haletant faute de ligne conductrice bien établie et malgré de très très bonnes compositions. Liturgy revient en 2019 dans un presque anonymat déstabilisant, avec un H​.​A​.​Q​.​Q. autoproduit qui aurait presque pu passer entre les mailles du filet. L’introduction nous plonge en terrain connu et le groupe se retrouve déjà dans le terrain conquis de l’auditeur, à se demander si au départ nous ne sommes pas dans la redite, à se laisser happer par la suite par une narration où la grandiloquence prend des formes d’opérette mêlant douce violence et beauté lyrique, pour finalement toucher de très près la quête d’un black metal transcendantal et vraisemblablement magistral !


Articles - 21.01.2020 par leoluce, RabbitInYourHeadlights, Riton
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