Rabbit’s 66 favourite records of 2016 - part 1/3

Un bilan avec plein d’inconnus au bataillon pour les gens normaux qui ne passent pas 12h par jour à ingurgiter de la musique au boulot, dans le métro, à la maison, en dormant, par perfusion, en comprimés effervescents dissous dans l’eau, en gouttes pour les oreilles, etc., forcément comme d’hab ça va plaire à certains (des bilans où l’on a pas déjà tout écouté c’est bien... non ?) et en agacer d’autres. Perso, je m’en fous un peu, en fait.

Ben oui, qu’importe. D’une part, faire découvrir n’était pas forcément une fin en soi, nos publications quotidiennes s’en chargeant déjà ou du moins elles essaient. Et puis si les albums croisés un peu partout ailleurs (souvent les mêmes, mais non hein, rien de bizarre là-dedans, la musique c’est objectif et tout le monde a les mêmes goûts, c’est bien connu) m’avaient touchés autant que ceux-là ils les auraient rejoints dans le classement, tout simplement. Certains ont hérité d’un spot par ici à la place - ils l’avaient bien cherché. D’autres m’en ont touché une sans faire bouger l’autre, et puis il y a tous ceux qui étaient excellents, mais pas top (OUI, c’est vrai, le Bowie est très bien, son meilleur depuis longtemps même, mais il m’a pas tenu l’année, très honnêtement).

Les voilà donc mes 66 albums préférés de 2016 en trois parties + quelques bonus long format intercalés et les numéros 67 à 100 en cadeau, et ils sont là seulement parce que je les ai aimés plus que n’importe quel autre, faites-en ce que vous voudrez. Quant au bilan EPs, il vous attend par là.


100. Quentin Sirjacq - Far Islands And Near Places
99. offthesky - Silent Went The Sea
98. Franck Vigroux - Rapport sur le Désordre
97. Eomac - Bedouin Trax
96. The Album Leaf - Between Waves
95. Boxguts - Hot Bref Boy Volume 4 : Ignorance Is Dis
94. Oranssi Pazuzu - Värähtelijä
93. Sturqen - Cura
92. Yorkston/Thorne/Khan - Everything Sacred
91. Remote - Resilient
90. The Gaslamp Killer - Instrumentalepathy
89. Raining Leaf - Absaroka
88. Amiina - Mengi
87. Crowhurst - Black Funeral Atmospheres
86. Moss Covered Technology - Speicherbank
85. Tomaga - The Shape of the Dance
84. Banabila & Machinefabriek - Macrocosms
83. Mytrip - Filament
82. The Fucked Up Beat - Why I Want To Fuck Ronald Reagan
81. TaxiWars - Fever
80. Council Estate Electronics - Arktika
79. Marsman - New Kind of Purple
78. Yodok III - Legion Of Radiance
77. Ubuntu Sound Antisystem - Free Dom Club
76. Dag Rosenqvist - Elephant
75. ÅND - Aeternus
74. Dakota Suite / Vampillia - The Sea Is Never Full
73. Laniakea - A Pot Of Powdered Nettles
72. Grosso Gadgetto - Vivisection
71. B/B/S/ - Palace
70. Masayoshi Fujita & Jan Jelinek - Schaum
69. Moongazing Hare - Wild Nothing
68. Petrels - Jörð
67. Isobel Ccircle - The House In Harbour Park & Lullaby Of The Drowned


66. Jute Gyte - Perdurance [Jeshimoth Entertainment]

L’album black metal le plus déglingué et étrangement éthéré de l’année nous vient d’un groupe ricain visiblement élevé à la musique classique, à Primus, à la noisy pop, au garage rock, au dark ambient et peut-être même à Coil, soyons fou. Les morceaux ne tiennent pas en place et les jours où je suis d’humeur il en gagnerait facilement une cinquantaine, de places, ce Perdurance. Des fois par contre il faut bien avouer que ça peut être fatigant (cf. les discordances à n’en plus finir du néanmoins fameux I Am in Athens and Pericles Is Young).




65. HEXA - Factory Photographs [Room40]

Quand Lawrence English, patron du label Room40, s’associe à Jamie Stewart (lui-même auteur avec Xiu Xiu d’une très chouette relecture de la BO de Twin Peaks chez Bella Union en 2016) pour mettre en musique les clichés d’usines désaffectées de David Lynch dans le cadre d’une rétrospective à Brisbane, ça donne cette collection de drones fuligineux et décharnés où soufflent vents mauvais et scories dark ambient de l’ère industrielle. Et si vous ne l’aviez pas encore lu dans nos interviews thématiques qui l’ont déjà plusieurs fois mentionné, Lawrence English aura bientôt une occasion de plus de rendre hommage à l’univers du cinéaste en participant à notre compil Twin Peaks prévue pour le printemps prochain (comme plus d’une vingtaine d’autres musiciens sur cette page, on vous laisse deviner lesquels).




64. SVIN - Missionær [PonyRec]

Le quartette danois choisit le plus souvent la batterie pour nous guider dans les méandres de son jazz-noise protéiforme alternant cascades doomesques (Dødskontainer), post-modernisme africanisant (d’un Færgen Ellen aux incursions presque enjouées entre deux râles de saxo-scie-sauteuse au krautjazz des savanes de Kirkeorgelsafrikaner), flâneries cuivrées (V, Stella) et dark ambient pur jus (Japser). Un Missionær qui ne ressemble à aucun æutre.

< l’avis de Leoluce >




63. Nmls - On & On [N_Coded Records]

Il n’y aura pas eu beaucoup de grands albums IDM cette année, autant dire que cette surprise tardive du Polonais Piotr Michałowski, collaborateur récurrent du sculpteur ambient Grzegorz Bojanek, fait plaisir à entendre. Beaucoup plus accessible et moins déstructuré en solo qu’avec son compère Paul Ryttel d’Ambot (fabuleux cousins oniriques d’Autechre dont on parlait ici), l’univers de Nmls confronte sur cette première sortie de son propre label N_Coded l’urgence des beats caoutchouteux, dont les polyrythmies faussement chaotiques mais volontiers épileptiques emportent tout sur leur passage, au spleen planant des nappes de synthés stratosphériques, l’album dévoilant à mesure des écoutes répétées des mélodies dignes de grandes heures de Boards of Canada (Not Today, Shimmer) comme de Brian Eno (Tension, On & On & On).




62. David Grubbs - Prismrose [Drag City]

"Sur ce mini-album d’une trentaine de minutes mais dense et intense comme un bon vieux Slint dans son minimalisme électrique insidieux, la guitare électrique est à l’honneur, serpentine et d’humeur capricieuse à l’image des roulements free d’Eli Keszler au second plan. Qu’elle soit psychotrope et plombée à l’entame du mouvant How to Hear What’s Less Than Meets the Ear avant de s’élancer dans un crescendo habité, joue la mélancolie d’une sérénade d’antan (Cheery Eh) ou soutienne en toute limpidité la modeste ferveur vocale du court Learned Astronomer, elle brille par son naturel, cette qualité viscérale qui manque à bien des gratteux de talent."

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61. Christopher Tignor - Along a Vanishing Plane [Western Vinyl]

Le violoniste et leader de Slow Six et de Wires Under Tension semble avoir mis en suspens ces deux captivantes formations post-rock au profit de sorties solo de plus en plus marquées par l’influence d’un classique contemporain aux tonalités affligées. Ce qui n’empêche pas ce digne successeur du superbe Thunder Lay Down In The Heart, enregistré live d’une traite en 2015, de perpétuer la délicate dramaturgie des deux groupes sus-nommés sous l’impulsion d’une batterie aux martèlements alanguis mais intenses et autres arrangements de percus tintinnabulantes et de synthés en clair-obscur particulièrement cinématographiques.




60. Daimon - Daimon [Metzger Therapie]

Le trio dark ambient italien vient de sortir sur un label d’outre-Rhin ce mastodonte droneux isolationniste et hanté, cinq longues progressions qu’une poignée de field recordings hors-contexte et autres crissements non identifiés rendent encore plus flippant, les cris d’enfants en tête. Opaques, obsédants, insidieux, les soundscapes de Paolo Monti (The Star Pillow), Nicola Quiriconi (VipCancro) et Simon Balestrazzi (fondateur des têtes chercheuses Tomografia Assiale Computerizzata, ou de Dream Weapon Ritual, entre autres) laisseront une traînée d’air vicié dans vos tympans, et dans vos subconscients le malaise d’une menace métaphysique à la Lovecraft (He’s Seeing You, Take The Telescope And Go).




59. Ultra Magnus & DJ SLAM ! - Magnus Opus [Hand’Solo Records]

Entre coolitude daisy age (Thirst Trap, tube débonnaire pour fans des De La Soul circa 1989), goth rap de geeks en costumes d’Halloween (Criddown, 4 The People), mélancolie japonisante (North Is In The House), électro hip-hop à l’Anglaise (Juglist Soldier en mode Roni Size rigolard), collages robotiques (The Message) et même le genre de parfaits métissages mainstream que Kanye n’avait su approcher que sur Late Registration avant de se vautrer dans la vulgarité (Half Life), les surdoués canadiens du label Hand’Solo confirment tout le bien que l’on pensait l’année précédente du déjà bien mélangeur The Raw et saupoudrent leur indie rap d’un lyrisme assez dévastateur, à coups de samples de musique classique (Bossanova), de soul vintage (Now You Know) ou de pure introspection aérienne (l’immense Echo).




- Bonus : The Notwist - Superheroes, Ghostvillains + Stuff [Alien Transistor]

Faisant la part belle au génial Neon Golden (les toujours aussi vibrants Consequence, Pick Up the Phone ou One With the Freaks) avec notamment une version de Pilot de plus de 13 minutes aux beats azimutés, ce live des Allemands s’appuie plus que de coutume sur les idiophones et présente des versions assez épiques de Kong ou Into Another Tune que l’on n’attendait pas forcément mais aussi de sommets de l’album sus-nommé tels que This Room et Trashing Days. Mentionnons également tant qu’on y est l’album A Beat of Silence tout en polyrythmies de marimbas cristallins et autres percus en tous genres sur fond de piano tristounet ou d’arrangements et drones lancinants, c’est signé Rayon aka Markus Acher des Notwist et c’est pas tombé loin du bilan.




58. Blut Aus Nord / Ævangelist - Codex Obscura Nomina [Debemur Morti Productions]

Nettement plus fan d’Ævangelist que de Blut Aus Nord, j’ai tout de même largement trouvé mon compte sur la face normande de ce split, d’hallucinations et infra-chorales syncopées en échos et résonances massives pour faire référence aux intitulés des ces quatre premiers morceaux aux constants bourdonnements d’essaim sur le sentier de la guerre. Quant aux Américains, leur chimère de 22 minutes en face-B fait le grand écart entre black/death metal belliqueux et expérimentations plus éthérées mais tout aussi malsaines, avec le sens de l’atmosphère qu’on leur connaît.




57. Working For A Nuclear Free City - What Do People Do All Day [Melodic]

Les géniaux Mancuniens, toujours trop méconnus, livrent un nouveau kaléidoscope pop et alambiqué comme on les aime, plein de mélodies instantanées (de Stop Everything au fabuleux Blunderland), d’effets vaporeux (Ordinary People, What Do People Do All Day ?) et de basses groovesques à souhait (imparable Bottlerocket), ambitieux comme toujours (cf. le double album Businessmen & Ghosts de 2007, sommet de leur disco à ce jour) mais sans jamais tenter d’impressionner outre-mesure. Ainsi, le successeur de Jojo Burger Tempest (6 ans déjà avec un break dans l’intervalle, occasion pour Gary McClure de fonder les sympathiques American Wrestlers, resucée 80s pour une fois pas dégueu du tout) ne sonne jamais pédant, qu’il donne dans l’orchestration contemporaine à la Jonny Greenwood (Euphone), les polyrythmies luxuriantes du tout aussi Radioheadien New Day, l’ambient stratosphérioque à la Eno (Leaving) ou la dissonance contrôlée (Good As Gold), à l’autre bout du spectre de bons vieux titres indie rock shogazeux ou noisy tels que Stop Everything et Going Nowhere ou du pur revival Syd Barrett de Turned Too Tight.




56. Meta Meat - Meta Meat [Ant-Zen/Audiotrauma]

Quand somekilos aka Hugues Villette des géniaux 2kilos &More croise le fer (ou plutôt les toms) avec Phil Von de Von Magnet, on obtient ce disque habité dont les polyrythmies tribales faites de beats et percus organiques se doublent d’arrangements électro-acoustiques entêtants et parfois même d’incantations chorales, pour donner corps aux crescendos de tension viscérale d’un soundtrack futuro-ethnique pour sérial thriller géopolitique. Meta Meat, ce pourrait être la bande-son idéale d’une sombre histoire de cyber-criminels en fuite, luttant pour leur survie dans la jungle étouffante d’une Amérique centrale dystopique. Au lieu de ça c’est juste un album, mais chacun se fera un plaisir de projeter dans sa tête les images qui vont bien avec.




55. Ben Chatwin - Heat & Entropy [Cooking Vinyl]

Délicates voir cristallines et dans le même temps menaçantes comme une tempête qui se profile à l’horizon, les progressions entre drone et post-rock de celui que l’on suit également depuis 2009 sous l’alias Talvihorros empruntent à l’électro vintage comme à des sonorités acoustiques atypiques, l’Ecossais usant d’instruments tels que le métallophone (un xylophone à lames de métal) ou le dulcitone (une sorte de célesta) pour donner à ce magnifique Heat & Entropy une dimension baroque et tout particulièrement mélancolique.




54. Mark Pritchard - Under The Sun [Warp]

Le plus bel album de l’année avec un Radiohead dedans (Thom Yorke, au chant sur l’humble et pastoral Beautiful People) est signé Mark Pritchard, plus connu des aficionados de Warp sous l’alias breakbeat Harmonic 313. Gargantuesque et peuplé de guests à leur meilleur (Bibio, Linda Perhacs, Beans d’Antipop Consortium), Under The Sun brasse un peu tout de l’ambient vintage à synthés à la folktronica en passant l’électro déstructurée ou les nappes spirituelles à la Brian Eno (un peu trop souvent mentionné dans cet article, va falloir arrêter), et s’impose comme le meilleur album de son auteur et du label anglais cette année.




53. Æthenor - Hazel [VHF Records]

Des très internationaux Æthenor, on pourrait bien retrouver le claviériste britannique Daniel O’Sullivan (également moitié de Laniakea, cf. numéro 73) et le bidouilleur norvégien Kristoffer Rygg beaucoup, beaucoup plus haut dans ce classement. Rejoints par le Ricain Stephen O’Malley (Sunn O))), Ensemble Pearl) aux guitares et l’Anglais Steve Noble aux impros de fûts en roue libre, les deux Ulver donnent ici dans une atmosphère beaucoup plus narcotique et déstructurée, une sorte de free kosmische rock anxieux et liquéfié qu’on n’essaiera pas de décrire plus avant puisqu’il suffit de l’écouter là, de suite.




52. Aaron Martin & Leonardo Rosado - In The Dead Of Night When Everything Is Asleep [Fluid Audio]

Les nappes des cordes lancinantes d’Aaron Martin (moitié de From the Mouth of the Sun), tantôt spleenétiques ou légèrement plus dissonantes et tourmentées, subissent les morsures glacées des nappes ambient du Portugais exilé en Suède, à base d’instruments atypiques, de percussions improvisées, de guitares et autres field recordings organiques, pour nous emporter dans un flot d’émotions ambivalentes et entêtantes.

< l’avis d’Elnorton >




51. Oval - Popp [UOVOOO]

"Présenté comme un album "club" né de l’ambition de Markus Popp de déconstruire ses propres classiques des 90s, la transe maximaliste de ce Popp aux pulsations glitchées fait son petit effet, de l’implosif Ku dont l’élan régressif se double d’un background de percus cristallines plus délicat qu’il n’y paraît, aux réminiscences drum’n’bass du syncopé Ca en passant par l’hyper-efficace Lo dont les scintillements oniriques au second plan évoquent une ambient martelée au démolisseur pneumatique. Dès le cybernétique Ai le beatmaking est ainsi plus central que jamais chez Oval, et depuis les premiers battements de cette entame acid house saturée ou du bizarrement groovesque Fu qui lui fait suite, le successeur de Voa fait preuve d’une pesanteur inédite dans la disco du Berlinois, heureusement contrebalancée par une luxuriance plus spacieuse de blips virevoltants dans les interstices de ces polyrythmies exaltées."

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50. Mike Cooper - New Guitar Old Hat Knew Blues [Room40]

"Dans la lignée de l’excellent Distant Songs Of Madmen qui avait vu l’Anglais débarquer sur la label australien il y a bientôt 5 ans, ces 11 morceaux en fondu enchaîné lorgnent sur le drone cher à l’écurie de Lawrence English, un parfait compromis entre racines traditionnelles et manipulations radicales. D’un blues du bayou en décomposition (Shadows Of Silk) à des litanies aussi déglinguées qu’hallucinées (Call In The Noise) en passant par des digressions drone-folk volontiers dissonantes (Dream Bodies), l’album semble se désagréger à mesure de son avancée, cette régression culminant sur le déliquescent The White Ships Silence au picking cacophonique et discordant."

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49. Loscil - Monument Builders [Kranky]

Toujours impressionniste à souhait, Scott Morgan (également connu pour être le batteur de l’excellent groupe glam/pop canadien Destroyer) fait son cinéma en mode stratosphérique voire stellaire sur ce nouveau Loscil surprenant pour ses cascades d’arpeggiators au dynamisme inédit, réminiscent de la kosmische musik des pionniers teutons des 70s.




48. Alder & Ash - Psalms for the Sunder [Autoproduction]

Découvert par Ryan Keane de Lost Tribe Sound qui publiera son prochain album cette année, on n’aurait pu imaginer plus belle adéquation entre la ligne éditoriale d’un label et l’acoustique habitée du Montréalais Adrian Copeland, à la fois mélancolique et menaçante sur ce premier opus à la croisée du modern classical et d’une ambient de désolation. Tout en violoncelle tantôt capiteux (Triage), belliqueux (Seen Through the Cedar Smoke) ou désespéré (Ikejime) et en percus martiales boisées évoquant William Ryan Fritch (quand on disait que LTS était taillé pour le bonhomme...), Psalms for the Sunder suinte la dramaturgie d’un monde en déclin lacéré de saturations (At Night in the Slaughterhouse) et de larsens acrimonieux (Children of Gomorrah).




47. Ynoji - Kojito [Abstrakt Reflections]

Confrontant choeurs élégiaques quasi irréels et cavalcades de beats tribaux, vestiges dubstep et traînées dark ambient, cet ultime album du Belge Lucian Ditulescu sous l’alias Ynoji (il en témoignait dans cette interview) met un point final de toute beauté au parcours sans faute de celui que l’on avait découvert chez Xtraplex, label IDM défricheur des splendeurs méconnues de l’outre-Quiévrain.




46. Arve Henriksen, Hilmar Jensson & Skúli Sverrisson - Saumur [Mengi]

Le génial bassiste islandais Skúli Sverrisson dont les compos et arrangements désespérés en solo comme avec Blonde Redhead (sur le fameux Misery Is A Butterfly) tirèrent des larmes à plus d’un coeur de pierre, s’associe à son fidèle compère Hilmar Jensson (tous deux officiant également au sein du combo jazz de Jim Black, AlasNoAxis) et au toujours inspiré trompettiste ambient-jazz Arve Henriksen (co-leader avec Deathprod des Norvégiens Supersilent) pour un album fait d’impressions mélancoliques et de folkore en flux tendu, de liturgies atmosphériques et d’errances hallucinées. Pas facile à apprivoiser mais fabuleux de bout en bout.




45. Zerfallmensch - Dirteaters [Ohm Resistance]

Comme toujours avec le label de Submerged (associé à un certain Mark Bostdorf aka haZMat au sein de ce duo), on est dans l’extrême, mais en moins rythmique qu’à l’accoutumée en dépit de quelques réminscences fracassées de dub (Your Rave Has Come To An End, Gryaz), indus (Soiled) voire digital hardcore (Dirvaseline). Au programme de ce malaisant Dirteaters donc, du harsh noise futuriste et abstrait (cf. le bien-nommé Dirt Exorcism et ses samples de voix malmenés dans une tempête de blips et de bruit blanc), charriant sur des morceaux allant de 1 à 15 minutes ses flots d’abrasion barbelée parfois étonnament hypnotiques (Dirt Worship) et d’oscillations analogiques larsenisantes et corrosives (Empty Sella Blues), mais également quelques belles atmosphères d’horreur sci-fi tous synthés dehors (Shallow Graves Of Poachers)... et heureusement pour nos tympans à tous on en terminera là pour aujourd’hui.




La suite dans quelques jours...