David Grubbs - Prismrose
1. How to Hear What’s Less than Meets the Ear
2. Cheery Eh
3. Learned Astronomer
4. Manifesto in Clear Language
5. Nightfall in the Covered Cage
6. The Bonsai Waterfall
Sortie le : 13 mai 2016
Des architectures électro-ambient hypnotiques et abstraites de ses disques avec la poétesse Susan Howe à la pop bluesy introspective et libertaire de The Plain Where The Palace Stood, en passant par les jams lunatiques zébrés d’électronique de Dust & Mirrors avec Stefano Pilia et Andrea Belfi en mode Gastr Del Sol 2.0, le génial David Grubbs s’est fait un point d’honneur depuis quelques années à ne jamais être là où on l’attend.
Sur Prismrose, mini-album d’une trentaine de minutes mais dense et intense, dans son minimalisme électrique insidieux, comme un bon vieux Slint - le groupe de son ancien compère de Squirrel Baith et futur The For Carnation, Brian McMahan, toute comparaison s’arrêtant là ceci dit -, la guitare électrique est à l’honneur, serpentine et d’humeur capricieuse à l’image des roulements free d’Eli Keszler au second plan. Qu’elle soit psychotrope et plombée à l’entame du mouvant How to Hear What’s Less Than Meets the Ear - cousin du Bauchredner de Gastr Del Sol avec ses slides légèrement dissonants - avant de s’élancer dans un crescendo habité, joue la mélancolie d’une sérénade d’antan (Cheery Eh) ou soutienne en toute limpidité la modeste ferveur vocale du court Learned Astronomer, elle brille néanmoins par son naturel, cette qualité viscérale qui manque à bien des gratteux de talent.
Car David Grubbs est avant tout un metteur en son d’états d’âme en constante mutation, comme il le fut auparavant au côté de Jim O’Rourke avec Gastr Del Sol (excusez l’occurrence, mais le fait est qu’on ne les citera jamais assez). En atteste le blues électrique ultra-minimal et acrimonieux de Manifesto in Clear Language et sa variation fatiguée (sans être totalement dénuée de conviction pour autant) Nightfall in the Covered Cage, témoignant rétrospectivement de l’influence du bonhomme tant sur le drone doom que le Radiohead d’un instru tel que Hunting Bears. Quant à The Bonsai Waterfall, passant de la quiétude réconfortante d’un Nick Drake à la passion incandescente d’une cavalcade confuse et un brin chaotique, il résume toute la dimension bipolaire d’une musique qui vous anesthésie les sens pour mieux les enflammer l’instant d’après et demeure en ce sens l’une des plus captivantes qui soient.
Un bilan avec plein d’inconnus au bataillon pour les gens normaux qui ne passent pas 12h par jour à ingurgiter de la musique au boulot, dans le métro, à la maison, en dormant, par perfusion, en comprimés effervescents dissous dans l’eau, en gouttes pour les oreilles, etc., forcément comme d’hab ça va plaire à certains (des bilans où l’on a pas déjà (...)
Sans David Grubbs, on ne le dira jamais assez, pas de math-rock, de grunge ni de post-hardcore, pas de Slint, de Tortoise, d’Evangelista, peut-être pas même de post-rock. Quatre ans que le musicien américain, compagnon de Jim O’Rourke au sein des extraordinaires Gastr Del Sol dans les années 90, n’avait pas sorti de véritable album solo, très (...)
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