Deuxième trimestre 2025 - les albums de la rédaction

Peu d’avis, distractions estivales obligent, mais sur des albums à n’ignorer sous aucun prétexte, le relatif et difficile consensus de l’équipe sur la substantifique moelle de ces trois mois d’actualité musicale (strictement du 1er avril au 30 juin donc, sans dérogation ni exception d’aucune sorte) n’ayant rien de mou mais reflétant plutôt le foisonnement des sorties de qualité sur cette période - au point de devoir écarter des réussites aussi remarquables que celles des Young Gods, Swans, Jay-Jay Johanson, AUDOYNAUD, Yugen Blakrok, Painkiller, on en passe et des meilleures.
1. billy woods - Golliwog
Le Crapaud : Les idées de billy woods sont généralement lugubres. Sa musique est sombre. Très sombre. Horrorcore dit-on. Faire éprouver l’angoisse à l’auditeur, voilà l’idée. Et c’est comme si toute l’armada de beatmakers convoquée par le MC new-yorkais s’était mise au service de cette noirceur. Pour nous plonger dès l’ouverture dans les codes du cinéma d’angoisse, un classique, le carillon d’un jeu d’enfant. Puis les ambiances s’enchaînent, toutes plus grinçantes les unes que les autres. Les beats sont lents, des roulements se déroulent, déconnectés du réel. Et là-dessus, billy woods et son aréopage, le flot rageur. Le flip est toujours d’actualité avec, ici, les sanglots d’une femme (Waterproof Mascara, produit par Preservation), là, le psychédélisme épuré de Shabaka Hutchings (All These Worlds Are Yours, avec le camarade ELUCID) ; un moment où l’album se pose, sans rythmique, et l’évidence du flot parait plus saillante. C’est encore deux accords de piano dissonants commis par Ant sur Cold Sweat, alors qu’on le sait capable de grooves aériens avec Atmosphere, là il a choisi la disharmonie, une ambiance de zombie. En parlant de morts-vivants, le morceau suivant, BLK ZMBY, est un des meilleurs de l’album, qui mélange une contrebasse jazzy, des violons des Balkans à t’arracher les larmes les plus enfouies, un beat lourd, des guitares distordues. Un condensé de tout cet album. Un album, que dis-je, un sommet. Probablement un des plus importants de l’année.
Rabbit : "Sommet", "noirceur", "dissonance"... rien de tout ça pourtant n’était une évidence sur le papier, malgré le beau retour en forme d’Armand Hammer en 2024 dans la discrétion d’un album seulement disponible en vinyle et aux concerts du groupe (BLK LBL LP, dont on touchait un mot ici). Car billy woods, lui, en était resté sur Maps, éclaircie dispensable - et pourtant encensée par la presse et les fans - dans une discographie habituellement beaucoup plus aventureuse et fantasmagorique. Heureusement, Golliwog est là pour remettre les pendules à l’heure : le fondateur de Backwoodz Studioz demeure bel et bien l’un des rappeurs les plus importants et inspirés de l’époque et l’on tient probablement là l’une de ses plus belles réussites en solo (avec, me concernant, les superbes Brass et Aethiopes). Dans un format qui lui était coutumier jusqu’à il y a encore quelques années (une vingtaine de morceaux relativement courts, entre 2 et 4 minutes pour la plupart), le MC new-yorkais entouré d’une cohorte de fidèles à la production (citons Kenny Segal, Preservation, El-P, Messiah Musik, Willie Green, Steel Tipped Dove, The Alchemist, DJ Haram.. peu de nouveaux venus en somme hormis les très bons Sadhu Gold, Conductor Williams et Ant donc, qu’on n’attendait pas forcément dans cette veine) renoue en effet avec ce qui lui sied le mieux, un hip-hop abrasif (Jumpscare), habité (BLK XMAS, l’immense BLK ZMBY), ténébreux voire hanté (STAR87, Counterclockwise), forcément minimaliste (Maquiladoras, Cold Sweat, Make No Mistake) et volontiers déstructuré (Corinthians, ou plus encore All These Worlds Are Yours et Dislocated avec le compère E L U C ID au micro), entre épouvante (Waterproof Mascara, Pitchforks & Halos) et jazz de film noir (Misery, Born Alone), qui incite naturellement les contributeurs à s’aventurer du côté obscur de la force pour un ensemble étonnamment cohérent en termes d’atmosphère par-delà ses sonorités disparates. Cerise sur le gâteau, le disque se termine sur un remix de Zaire, tiré du susnommé BLK LBL, par l’inimitable Andrew Broder, dystopie baroque et bricolée qui ne pouvait sortir que des pattes du beatmaker de Fog et Hymie’s Basement. Une claque instantanée, qui ne devra pas pour autant éclipser cette année le vivier de plus en plus foisonnant d’un rap underground d’outre-Atlantique aussi passionnant que sous-médiatisé.
2. Cadlag - Tensor
Rabbit : Livraison annuelle (ou pas loin) et nouveau chef-d’oeuvre de terrorisme sonore pour le combo d’extrémistes slovènes emmené par le patron du label Pharmafabrik, Simon Šerc (aka PureH) et le sorcier IDM/noise Neven M. Agalma (Dodecahedragraph, Ontervjabbit). Enregistré entre cavernes, cathédrale et bâtiments industriels, Tensor déroule sur une grosse cinquantaine de minutes son drone magnétique et bruitiste (Legionela, Cavern) aux éclats harsh malaisants (Spekula) et autres incursions électroniques viciées (Ampula). Soit neuf titres comme autant de tempêtes sous un crâne (Kompakte), tour à tour belliqueux (la menace dissonante de Matrix) et insidieux (Interval, Asbestopluma) mais toujours vecteurs d’une atmosphère de fin des temps qui n’avait jamais aussi fortement résonné avec nos angoisses collectives.
3. Cloudwarmer - We Might Even Exist Together on the Outer Fringes of Uncertainty
Rabbit : Il eut fallu faire aussi long que ce triple album déguisé en compil de chutes et de faces-B des 5 dernières années pour rendre pleinement justice au talent d’Eddie Palmer, désormais seul aux manettes de Cloudwarmer. Toujours auréolés de titres évocateurs où la satire et l’humour, de préférence noir et pince-sans-rire (I Love Your AI Art Have You Considered Ending Things ?, Can We Melt Down Florida and Use It As Ink To Print New Cities ?, Knifed By Bobby Zamora on the Banks of the Thames, etc) le disputent à l’angoisse et la paranoïa (Embassy of Drowned Villages and Disappeared Persons, It Will Be Dark Soon and They Mostly Come at Night, You Absolutely Belong In This Parade of Horrors), les instrus du New-Yorkais n’ont ici en effet pas grand chose à envier à ceux des meilleurs albums du projet sur cette période - The Covidians Sharpen Their Teeth, The Happening At Groom Lake et le double Gloomers / Doomers en tête. Il serait tout simplement criminel de passer à côté de cette collection de pépites en téléchargement "prix libre", l’humilité du musicien allant de paire avec son inspiration lorsqu’il s’agit de trousser des vignettes post-trip-hop aux allures de bandes originales imaginaires. Un monument !
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Elnorton : Avec Eddie Palmer, la vie de chroniqueur est à la fois simple et complexe. Simple car nous pourrions nous contenter d’user des mêmes adjectifs pour souligner un sens musical qui, chez l’Américain, tient du génie. Complexe car il s’agit, dans la vie, de se renouveler et, finalement, il est tout sauf aisé d’innover quand les réussites se succèdent à ce rythme, dans un registre assez proche mais suffisamment varié pour justifier la réalisation d’(au moins) un nouvel opus annuel.
Alors, que dire ? Peut-être jauger cette sortie à l’aune de ses plus grandes réussites sous l’alias Cloudwarmer. Dans ce cas, bien qu’il s’agisse officiellement de chutes de morceaux non retenus pour ses précédents albums, We Might Even Exist Together on the Outer Fringes of Uncertainty se hisse presque à la hauteur du sommet absolu que constitue The Covidians Sharpen Their Teeth. Là où le concept aurait pu faire croire à un album "fourre-tout", c’est au contraire un labyrinthe sans cesse renouvelé entre trip-hop énigmatique, basses rondes et envoûtantes, samples magnétiques et ambiances cinématographiques. Fabuleux, comme toujours.
4. Uboa - All the Dead Melt Down as Rain
Rabbit : Au sortir d’Impossible Light, son précédent album aux ambiances gothiques et aux guitares plus "identifiables" disons, encensé l’an dernier et à juste titre par les amateurs de noise rock, on craignait que l’Australienne se soit assagie, par-delà l’ambition narrative et la luxuriance néanmoins remarquables de cet opus. Que nenni : voilà Uboa déjà de retour à ses premières amours harsh avec un disque plus concis et abrasif, qui n’en demeure pas moins très atmosphérique (cf. le très ambient et presque onirique A Misremembered Dream). Du haut de ses 5 titres pour 33 minutes seulement, le bien-nommé All the Dead Melt Down as Rain déverse sur nos tympans dans ses moments les plus intenses un magma en fusion de chairs suppliciées et de machines en révolte, de beuglantes tourmentées et d’éclats de bruit blanc, de pulsations anxiogènes et de nappes hantées, sans jamais s’avérer bourrin pour autant, du crescendo introductif d’abord presque feutré de Cleansed of Spirits à l’ouverture élégiaque du final A Windowless House, en passant par les allures de cérémonie purificatrice du slow burner Prole Ana. Grand cru, encore une fois.
5. Simon Henocq - WE USE COOKIES
Rabbit : D’abord alias harsh noise de Simon Henocq découvert en concert, We Use Cookies devient le nom de ce véritable premier opus qui en tire la substantifique moelle hypnotique et abrasive, quelque part entre les échafaudages à la fois mathématiques et radicaux d’un Franck Vigroux (Concourse A, Argile, Fomo), les tempêtes larsenisantes et futuristes des groupes phares du label hash slovène Pharmafabrik (Oblique, Kill Switch), les drones malaisants de SEPL ou Cezary Gapik (Fuite, Agregat, Offline) et les projets les plus bruitistes et déstructurés des écuries Raster-Noton ou feu Kvitnu (ADLN, S.T.I.R), entre deux tranches de dark ambient caustique à souhait (Rouille). Les amateurs de terrorisme sonore en prendront pour leur grade mais que cela ne décourage surtout pas les autres, tant la production d’une précision diabolique du cofondateur du collectif Coax est capable d’embarquer l’auditeur dans des élans inattendus, cf. le final Compost dont la techno-indus ascensionnelle ouvre encore d’autres horizons à ce projet tenant finalement autant de la bande originale imaginaire que du sound design abstrait.
5. Cole Pulice - Land’s End Eternal
Rabbit : Désormais attendu de pied ferme dans nos pages tant le superbe Phantasy & Reality enregistré à quatre mains avec Lynn Avery aka Iceblink a marqué l’année 2024 des amateurs de jazz atypique aux rêveries éthérées, le saxophoniste californien Cole Pulice ne démérite pas en solo sur ce très étrange mais aussi très prenant Land’s End Eternal, dont les méditations d’une autre dimension font ici le grand écart entre hypnotisme abrasif à la Colin Stetson (Fragments of a Slipstream Dream), électro-acoustique épurée aux douces mélodies de guitare électrique (le triptyque In a Hidden Nook Between Worlds), mysticisme ambient-jazz à la croisée d’un Pharoah Sanders et de la scène norvégienne de labels tels que Rune Grammofon, Jazzland ou Hubro (In This & Every Life), et maximalisme scintillant de rêveur éveillé (After the Rain, encore magnifié par les choeurs féminins à tomber de la guitariste Maria BC). C’est beau, absolument hors du temps et des tendances (on se prend parfois à penser "New Age" du fait des sonorités très "pures" et rassérénantes du saxo et pourtant non, pas le moins du monde, l’univers du musicien d’Oakland s’avérant évidemment beaucoup plus vivant et incarné) et surtout vibrant de foi en l’humanité, de quoi nous réconcilier avec le monde et dieu sait que l’on en avait bien besoin en ce moment.
5. Ben Lamar Gay - Yowzers
Le Crapaud : Pour ce troisième album personnel après de multiples collaborations, notamment au sein du label International Anthem dont on relaie régulièrement les sorties, toujours à la lisière du jazz et du folklore afro-américain, toujours avant-gardiste, toujours intéressant, Ben Lamar Gay explore plus loin encore les paysages mélancoliques de son imagination. Entre chant rituel, gospel, free jazz et spoken word habité, la musique de l’Américain est radicale et indocile. Accompagné de ses camarades habituels, Tommaso Moretti à la batterie, Matthew Davis au tuba, Will Faber à la guitare, et d’une petite chorale, le trompettiste, multi-instrumentiste et chaman veut nous faire goûter les joies de l’ambiguïté, entre humour et horreur, mélodies et dissonances, grooves et arythmies, comme en témoigne sa traduction du mot "Yowzers", inventé pour l’occasion : "D’un côté, c’est un profond soupir qui quitte doucement notre corps après avoir fait face à l’absurde. De l’autre, c’est un cri de joie devant tous les secrets qui peuvent nous aider à supporter et à transcender cette absurdité". Au-delà de tous les aspects arides, expérimentaux, voire élitistes de cette musique, le chorus de there, inside the morning glory, les chœurs de John, John Henry ou encore la voix profonde de Gay sur le morceau de fermeture leave some for you, rappellent que nous avons affaire à un artiste complet, avec un univers inimitable, capable de se rendre accessible à un grand public tout en s’adressant subtilement aux plus exigeants des mélomanes. Un disque aux multiples facettes qu’il faut éprouver à plusieurs reprises pour en saisir la splendeur.
8. Tom Caruana - Salsa Verde
Rabbit : Impossible de faire oublier le chef-d’oeuvre d’anticipation psyché Strange Planet à moins d’en prendre le contrepied, et c’est justement ce que fait Tom Caruana avec ce premier long format en 3 ans Après Blockhead ou Damu The Fudgemunk, c’est donc cette fois au Britannique que l’écurie londonienne Def Pressé a confié les clés du catalogue de la compagnie de library music KPM, et c’est peut-être lui qui en fait l’usage le plus atypique finalement, très orienté flûtes, harpe et piano mais préférant à l’abstract cinématographique de ses compères de label (ou de son album précédent, narrativement ambitieux) l’approche plus immédiate d’un rap mi-épique (le tendu Baton en ouverture) mi-décontracté (Perfect Match, Back In The Days, Ego Juice). Empruntant à la blaxploitation (l’immense The Gift et ses cuivres au souffle menaçant, Aisle 9) ou au hip-hop West Coast versant jazzy (Walker Mill Road, ou le tubesque Influential feat. Supastition) autant qu’à l’underground UK d’un Lee Scott dont Caruana remixait justement l’an passé l’EP There Is A Reason For Everything (Hits Hits Hits avec Jehst au micro, dont l’ambiance de film noir fait mouche, voire Ego Juice) ou même au trip-hop (l’élégiaque Get It, qui marche sur les traces de l’EP produit il y a une paire d’années pour la jeune chanteuse soul Charlie Newton, cf. #45 ici), Salsa Verde se déguste ansi comme un cocktail frais et dépaysant, sous l’impulsion de rappeurs et rappeuses "ligne claire" choisis pour leur sens du groove (on saluera en particulier les présences de la tueuse quinqua du label Babygrande Tiye Phoenix, de l’excellente Boog Brown et bien sûr du vétéran Large Professor, influence évidente sur les productions du bonhomme). Irrésistible, tout simplement !
9. Brainquake & Innocent But Guilty - Dark Matter Technology
Rabbit : Pas la sortie d’Arnaud Chatelard que j’aurais choisie en priorité pour cette première moitié d’année (j’aurais plutôt opté pour As We Used To Say avec NLC et Black Saturn, EVOLUXTINCTION avec KHΛOMΛИ ou le nouveau Ocean Teeth en compagnie du susmentionné Eddie Palmer de Cloudwarmer), mais force est d’avouer que face à un Brainquake aux rythmiques parfois un peu trop véhémentes à mon goût, surtout dans ses incursions techno-indus, Innocent Bult Guilty tempère juste ce qu’il faut, infusant les compositions futuristes de ce bien-nommé Dark Matter Technology de ses mélodies aériennes sur fond de beats d’inspiration variée, entre IDM, techno, downtempo... ou même trap - cf. le morceau d’ouverture Severe (Can You Feel It), introduction quelque peu trompeuse en termes de dynamique et néanmoins représentative à sa manière de cet onirisme cybernétique aux textures magnétiques.
Ben : La collaboration entre Brainquake & Innocent But Guilty avait commencé par la production d’albums lorgnant davantage vers le dark ambient. S’il reste encore quelques traces de leurs premiers méfaits (les excellents Muscle Memory et Severe (Can You Feel It)), les deux compères ont décidé, sur ce nouvel opus, de muscler sensiblement leur jeu. Et bien leur en a pris. Car à l’image du roman de Blake Crouch auquel le titre fait (peut-être) allusion, Dark Matter Technology entraîne l’auditeur aventureux dans un univers gigogne où les rythmiques tabassent à grands coups de caisses claires herculéennes (Midnight Reflexions) et de tempos frénétiques (Human Devices). Une vibe délicieusement rétro sous-tend l’ensemble (sans pour autant jamais verser dans la nostalgie putassière) et donne l’impression de lire un livre de William Gibson. Avec les oreilles.
Elnorton : Synthés évanescents et rythmiques abrasives lorgnant sur une IDM de l’extrême. On ne sait jamais sur quel pied danser, à l’image du très réussi Midnight Reflexions, et l’effet fonctionne toujours aussi bien chez moi. Entre les mains de Brainquake et de l’inégalable Innocent But Guilty, la brume est aussi sanguinolente qu’éthérée. Redoutable.
9. Lael Neale - Altogether Stranger
Elnorton : Déjà mise à l’honneur pour son deuxième album dans notre bilan de février 2021, Lael Neale a depuis proposé un Star Eaters Delight plus discret avant de revenir en force avec Altogether Stranger durant ce premier semestre. La guitare et le piano sont toujours de beaux atouts pour mettre en valeur l’imparable voix de l’artiste, mais nous nous réjouirons surtout du retour à l’utilisation de l’omnichord, qui sied décidément parfaitement à l’Américaine. Que ceux qui jugeront hâtivement cette musique comme légère accordent davantage d’écoutes à Altogether Stranger : il faut laisser du temps pour que la mayonnaise prenne et, lorsque l’on trouve la clé pour entrer dans l’univers qu’elle concocte avec son acolyte Guy Blakeslee, ce disque est appelé à devenir un indispensable des fins d’après-midi estivales. Tout en légèreté, en exigence et en évidence.
Les classements individuels des rédacteurs pour avril à juin 2025
Ben :
1. Comley Pond - The Old House
2. AUDOYNAUD - Hyperboréen
3. We Drift - I Like
4. Senyawa - Membaladakan Keselamatan
5. Tom Caruana - Salsa Verde
6. Slawowycz - Karpat
7. Desh - El Pasar del Condor
8. Res One, Upfront & Badhabitz - Concorde
9. Hooveriii - Manhunter
10. Ensemble Nist-Nah - Spilla
10 bis. Brainquake & Innocent But Guilty - Dark Matter Technology
Le Crapaud :
1. billy woods - Golliwog
2. BRUIT ≤ - The Age Of Ephemerality
3. Foxwarren - 2
4. Baleine - II
5. Mei Semones - Animaru
6. Ben Lamar Gay - Yowzers
7. Buck 65 - Keep Moving
8. Lael Neale - Altogether Stranger
9. Tropical Fuck Storm - Fairyland Codex
10. Sumac & Moor Mother - The Film
Elnorton :
1. Too Weird To Live - The Next Step
2. Cloudwarmer - We Might Even Exist Together on the Outer Fringes of Uncertainty
3. The Underground Youth - Décollage
4. Jay-Jay Johanson - Backstage
5. Maeki Maii & LJazz - Saut de l’Ange
6. Akira Kosemura - MIRAI
7. Amon Tobin - Nomark Selects, V.2
8. R$kp - Radio Free Europe vol. 3
9. Brainquake & Innocent But Guilty - Dark Matter Technology
10. Lael Neale - Altogether Stranger
10 bis. Félicia Atkinson - Promenades
Rabbit :
1. Cadlag - Tensor
2. Painkiller - The Great God Pan
3. Kjetil Husebø - Piano Transformed - Interspace
4. Cole Pulice - Land’s End Eternal
5. KHΛOMΛИ - IONOIZΛ
6. Cloudwarmer - We Might Even Exist Together on the Outer Fringes of Uncertainty
7. WAYVES - BOT
8. thisquietarmy x otay:onii - Howl And Tell
9. billy woods - Golliwog
10. Uboa - All the Dead Melt Down as Rain
10 bis. Simon Henocq - WE USE COOKIES
Riton :
1. Uboa - All the Dead Melt Down as Rain
2. Simon Henocq - WE USE COOKIES
3. Our Earth is a Tomb - Flowers Of Faith // Dregs of Black
4. Cadlag - Tensor
5. billy woods - Golliwog
6. Gogo Penguin - Necessary Fictions
7. Ben Lamar Gay - Yowzers
8. Yugen Blakrok - The Illusion of Being
9. Cole Pulice - Land’s End Eternal
10. Tom Caruana - Salsa Verde
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Uboa sur IRM - Bandcamp
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