Le streaming du jour #1429 : Moongazing Hare - ’Wild Nothing’ & Own Road - ’Random Acts EP’

Rattrapages danois de début d’année avec Moongazing Hare, auteur du bijou folk-ambient The Sunderland Valves il y a trois ans, mais également son compère Simon Skjødt Jensen à l’orgue et aux backing vocals sur ce Wild Nothing et dont on découvre enfin, mieux vaut tard que jamais, le one man band Own Road actif depuis six ans du côté d’une freak folk habitée, mâtinée d’americana mystique (cf. ici l’ouverture Where You Are), de psychédélisme et de méditations pianistiques alambiquées.
THC tranche ainsi avec l’habituel dynamisme acoustique du folkeux de Copenhague avec ses pianotages néo-classiques volontairement approximatifs étoffés de chœurs liturgiques et d’orgue languissant, dont la structure rythmique se construit à mesure que se superposent les lignes mélodiques. Né de l’idée de sauter aléatoirement d’un motif à l’autre, Random Acts le fait donc au gré des variations au sein de ce morceau mais tout autant d’un titre à l’autre, de l’instru folk épuré No Smoking sur fond de drone acoustique monocorde à celui, baroque et luxuriant, d’It’s A Track, ou encore du morriconien et menaçant Look Up au pastoral Everyone Knows surplombé d’harmonies vocales hiératiques :
Quant au Moongazing Hare nouveau (enfin "nouveau", janvier quand même et personne ne nous avait prévenus !), qui aura nécessité à son auteur plusieurs d’années d’enregistrement et les apports discrets d’une poignée d’amis dont Own Road donc mais également l’Allemand Philipp Bückle aka Teamforest (patron du label Tarkovsky Green auquel on doit les fantasmagories brumeuses de The Sunderland Valves), il s’avère bien moins torturé que l’album de deuil relationnel sus-mentionné, évoquant parfois mais de loin quand même un croisement Simon & Garfunkel / Bill Callahan séculaire (Some Beast). Les atours de troubadour halluciné en pleine errance mentale façon Current 93 du chef-d’œuvre précédent laissent ainsi place sur Wild Nothing à des ballades certes parfois tout aussi lancinantes, rêches et sous-tendues de bourdons hypnotiques (Slow Release, The Grand Banks Empty), saturées avec parcimonie (April’s Fever) voire un brin hantées aux entournures (le classique instantané Wild Nothing et ses chœurs de marins perdus ; No Wild Things avec ses monologues désenchantés et ses cristaux de xylophone glitchés), mais moins atonales ou éteintes à l’exception peut-être du final True Comfort avec son brouillard folklo-psyché et son troublant chant dédoublé.
Just Can’t Handle It, merveilleuse reprise de Kath Bloom, vient pourtant nous rappeler derrière sa ferveur plus chaleureuse et foisonnante qu’à l’image de l’originale les chansons les plus réconfortantes cachent parfois le désespoir intime le plus inextinguible... et comme on ne se refait jamais vraiment, le drone harsh et radiant de Wit’s End et le dark ambient opiacé d’Into Poppy Fields viennent raviver à intervalle régulier les tourments cauchemardés qui n’ont pas tout à fait quitté le passionnant Danois :


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