Hidden Orchestra - To Dream is to Forget

1. Hammered
2. Little Buddy Move
3. Skylarks
4. Nightfall
5. Scatter
6. Ripple
7. Broken
8. Cage Then Brick
9. Reverse Learning
10. to dream is to forget

2023 - Lone Figures

Sortie le : 22 septembre 2023

Passe de 4 pour le post-jazz magnétique et mélangeur de l’Écossais Joe Acheson

Auréolé jusqu’ici d’un sans-faute discographique, y compris en solo pour son producteur/multi-instrumentiste Joe Acheson (l’occasion de rappeler l’existence de cet EP, chef-d’oeuvre de collages polyrythmiques entre field recordings et IDM dadaïste), Hidden Orchestra est de retour depuis fin septembre avec son 4e opus en 13 ans, successeur du très réussi Dawn Chorus de 2017, deux sorties que séparent une poignée d’aventures parallèles : remixes, concert enregistré et bande originale (pour le jeu vidéo Creaks, en 2020).

Alors certes, rien de véritablement nouveau sous le soleil voilé d’Édimbourg pour l’Écossais, toujours entouré d’une petite troupe d’instrumentistes, à commencer parmi les habitués par sa compagne et comparse chez Denovali - label des deux premiers opus - Poppy Ackroyd, au violon (Acheson tenant seul le piano cette fois, ainsi que la basse pénétrante entre autres synthés et instruments divers, tandis que leur fils Yvo Ackroyd Acheson fait une apparition aux percussions), Jamie Graham et Tim Lane aux deux batteries toujours aussi massives et percutantes, Phil Cardwell à la trompette, George Gillespie au fujara (sorte de grande flûte traditionnelle slovaque aux sonorités orientales que l’on entend sur l’hypnotique Scatter), Su-a Lee au violoncelle et Tomáš Dvořák à la clarinette, rejoints par Rebecca Knight et Jack McNeill (respectivement violoncelle et clarinette eux aussi) et Ali Tocher aux effets comme sur le sus-nommé soundtrack Creaks. Mais quand on a un univers aussi mélangeur que celui de l’auteur dArchipelago, pas besoin de sortir de son très vaste pré carré pour nous en faire voir de toutes les couleurs à chaque album, avec cette mixture assez hallucinante de groove capiteux et de lyrisme évocateur qu’on lui connaît depuis l’indépassable Night Walks. Entre jazz percussif et cadré, drum’n’bass organique à la Ninja Tune de la grande époque (on pense presque au Funki Porcini 90s sur Broken), trip-hop instru et accents post-rock dans ses irrésistibles crescendos cinématographiques, la musique de Hidden Orchestra est toujours aussi terrassante de luxuriance et de fluidité sur To Dream is to Forget, sorte de chaînon manquant entre les Heliocentrics, Portico Quartet et les Australiens de Tangents, trois groupes fabuleux qu’Acheson surpasse pourtant de nouveau en intensité comme en virtuosité.

Parmi les highlights de ce nouvel opus auquel l’omniprésente clarinette donne presque par moments un petit côté klezmer triste, on citera l’introductif Hammered, à la fois martial et impressionniste entre la dynamique des cordes frappées du dulcimer, les cascades d’arpeggiators abstract et les piano et violoncelle élégiaques, les 8 minutes serpentines d’un Skylarks tirant sur l’electronica, les incursions presque néo-classiques de Nightfall et du morceau-titre, le foisonnant et magnétique Ripple ou même l’enchaînement du court et insidieux Cage Then Brick et du sombre et tendu Reverse Learning, mettant l’accent sur cette atmosphère claire-obscure que le projet a toujours su allier à une redoutable maîtrise, de la composition à la production en passant par les arrangements. L’un des très grands albums de l’année.


( RabbitInYourHeadlights )


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