Les indés français revisitent Grandaddy

Double actu pour le webzine A Découvrir Absolument dont la 24ème compilation en libre téléchargement vient de pointer le bout de son nez, avec comme toujours son lot d’autoproduits à découvrir entre autres talents hexagonaux (ou non) sur le chemins de la confirmation - parmi lesquels on reconnaîtra quelques-uns de nos récents chouchous, de Minors à Peter Kernel en passant par Del Cielo ou encore Novö, héritiers toulousains de Diabologum dont on vous reparlera sûrement bientôt.

Car pour le moments il s’agira surtout de goûter aux reprises tant attendues du Sophtware Slump de Grandaddy, projet pour lequel l’équipe d’ADA a reçu tellement de propositions intéressantes qu’elle a décidé comme pour PJ Harvey et Dominique A de faire une nouvelle entorse à la règle pour nous offrir trois relectures supplémentaires en plus des 11 titres réglementaires que compte cette petite merveille spatio-bucolique des ex barbus de Modesto.

Après #3, Dry et Remué, place donc au chef-d’oeuvre de la bande à Jason Lytle réédité cet été et à un défi d’autant plus difficile à relever que l’album fait partie de ces trésors de chevet que l’on chérit dans l’intimité et qui nous guérissent de tous les maux par leur propension à mêler ballades mélancoliques et mélodies plus rassurantes. Ainsi, il est parfois peu aisé dans ce genre de cas de se faire un avis d’emblée, tant s’impose d’abord la nécessité de parvenir à faire abstraction des originaux, de ces larmes si souvent retenues à l’écoute d’Underneath The Weeping Willow ou So You’ll Aim Towards The Sky comme de ces frissons régulièrement véhiculés par les envolées lyriques du planant The Crystal Lake ou du plus électrique Broken Household Appliance National Forest.

Car si l’esprit fondamentalement rêveur et bricolé de Grandaddy demeure sur la plupart de ces relectures, c’est paradoxalement par le biais de ces quelques titres relégués en bonus que le fan le plus transi commencera par retrouver ces émotions qui lui sont chères, dans le spleen lancinant de Mlo, les contrastes forts quoique dépouillés à l’extrême de Broken Social Club ou encore les fourmillements rétro-futuristes d’Ichliebelove. Un cheminement nécessaire pour finalement découvrir la porte d’entrée qui lui permettra d’apprécier comme il se doit les réinterprétations peut-être plus personnelles des habitués Shape2 (pour un diptyque no wave surprenant de tension oppressante), Mechanism For People (découverts ici et tout aussi plaisants avec leur ouverture découpée en quatre mouvements bien distincts), Laudanum (pour un Miner At The Dial-A-View aux claviers crépusculaires et aux beats saturés) et bien sûr Angil égal à lui-même sur un parfait Jed The Humanoid à la fois totalement fidèle à l’original et typique des Hiddentracks, avec son instrumentation jazzy et ses arrangements dramatiques gagnant peu à peu en intensité.

Plutôt une réussite dans les grandes lignes en somme (et à ce titre on mentionnera également Ched Helias en émule neurasthénique de Bowie le temps d’un Jed’s Other Poem aux allures glam pop), à laquelle on espère voir s’ajouter les prochaines compils qui s’attaqueront tour à tour au Fantaisie Militaire d’Alain Bashung puis au Bakesale de Sebadoh... sacré programme.


A Tribute To Grandaddy’s Sophtware Slump en libre téléchargement ici.

News - 01.11.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


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Depuis hier, quelques noms et non des moindres se sont ajoutés à la programmation du prochain festival Rock-en-Seine, qui se tiendra comme à l’accoutumée le dernier week-end d’août (du 24 au 26) au Domaine National de Saint-Cloud, près de Paris, et fêtera cette année ses 10 ans. A côté des grosses machines habituelles (Green Day, Bloc Party, Placebo, (...)