Elysian Fields - Petit Bain (Paris)

le 15/03/2013

Elysian Fields - Petit Bain (Paris)

Cette soirée au Petit Bain est une occasion de revenir sur ces premières fois et ce qu’elles sont devenues aujourd’hui.

C’était en 2006, il s’agissait de la toute première rencontre avec Cyann & Ben mais aussi la dernière, une histoire d’un soir sans lendemain pourrait-on dire. C’était lors de la sortie de Sweet Beliefs, album remarquable, et on ne pensait pas qu’à l’aube d’un succès grandissant, les garçons du groupe auraient des envies d’aventures différentes avec l’apparition de Yeti Lane. Il y aura ainsi bien d’autres occasions de les croiser sous cette appellation mais plus vraiment de nouvelles de Cyann, ou du moins on avait oublié d’en prendre. Celle-ci s’est installée à Berlin et ne s’est apparemment pas écartée de la musique. C’est donc en 2013 dans cette salle au dessus de la Seine, que l’on retrouve sur scène la timide jeune femme. Elle est seule au piano et dévoile ses nouvelles compositions évoquant d’autres demoiselles comme An Pierlé ou Half Asleep. Épurées si ce n’est quelques effets de distorsion, ces ballades flottantes et mélancoliques sont agréables et charmantes mais ne convainquent pas toujours entièrement. Elles mériteraient la présence d’autres musiciens de façon à créer un univers plus complexe. Ce n’est donc pas une surprise si le meilleur moment fut la montée d’une autre jeune femme qui égrène un discours monotone auquel les paroles de Cyann répondent ou plutôt en intègrent les propos, plongeant la salle dans une ambiance digne de David Lynch. Toujours aussi intimidée, Cyann remercie l’audience qui lui a réservé tout de même un bel accueil.

C’était également en 2006 que ce fut la première fois avec Elysian Fields et malgré une séparation, le couple est toujours uni sur scène et toujours aussi amoureux de Paris. Il y a donc eu plein d’autres moments pour les revoir, comme si c’était de vieilles connaissances. D’ailleurs, il est étonnant de voir comment aujourd’hui la complicité des deux est toujours aussi grande, s’échangeant des regards et sourires attendris, des phrases de bienveillance et d’humour. Jennifer Charles est ce soir-là dans un robe noire moulante, et Oren Bloedow a son habituelle casquette. La dernière fois qu’ils étaient venus sur la capitale, le Petit Bain les avaient accueillis. C’est donc quasiment en habitués des lieux qu’ils peuvent jouer leur répertoire avec un verre de whisky jamais très loin, sans doute de façon à être plus décontractés en vue de présenter leurs nouveaux morceaux qui feront l’objet d’un nouvel album, des morceaux qui restent dans la parfaite lignée de ce que le groupe fait depuis plus de 15 ans. Rien n’a véritablement changé depuis leurs débuts, le duo seul sur scène sait se mettre en valeur l’un l’autre, quand ce n’est pas Jennifer Charles qui attire/attise l’attention avec son chant suave et langoureux, c’est Oren Bloedow qui charme avec son jeu de guitare aussi inspiré mais également derrière un micro (Queen of the Meadow). Malgré quelques moments de flottement dus sûrement à des morceaux pas encore tout à fait rodés en live, le groupe a su distiller des moment de grâce envoûtante comme les reprises sensuelles de I Wanna Be Adored des Stone Roses ou Sugar Man de Sixto Rodriguez (ayant enfin une reconnaissance inattendue), que l’on aurait pu dire écrites spécialement pour la brune new-yorkaise.

Finalement, ces anciennes aventures se sont retrouvées agréablement au même endroit, le temps d’une soirée, même si elles n’ont pas toutes connu le même chemin et le même destin, ravivant ainsi les souvenirs du passé, mais on pouvait ressortir heureux des les avoir revues quelques années plus tard.


( darko )

 


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