The Heliocentrics + Birth Of Joy - La Défense Jazz Festival (La Défense)
le 2/07/2013
The Heliocentrics - La Défense Jazz Festival (La Défense)
Toujours déroutant de se retrouver à midi à La Défense, sur le Parvis de la Grande Arche, en plein cagnard, alors que la finance prend sa pause déjeuner en costume trois pièces (ce n’est pas son prix...) et que sur une scène démesurée se succèdent des formations invitées pour leur filiation (plus ou moins authentique) avec le jazz. C’est ce que propose chaque année le festival de jazz de la Défense qui se déroule toujours début juillet.
Ce mardi, c’était une affiche particulière qui nous avait amenés là. Une affiche dont les protagonistes dépassaient clairement le cadre, déjà vague, de la musique syncopée. En effet, The Heliocentrics, qu’on connaît pour leurs collaborations avec le musicien éthiopien Mulatu Astatke et plus récemment avec Lloyd Miller venaient défendre leur nouvel album à la fois groovy et psyché, et, Birth of Joy, qu’on connaît (moins) pour sa verve vintage qui puise abondamment ses hymnes dans le blues lyrique des Doors.
Le set des Heliocentrics était assez étrange. D’une part, et c’est une part majeure, à cause de la sonorisation du concert. C’est une constante dans ce festival, les groupes sont sonorisés comme des groupes de rock. On entend bien la batterie...
Ce qui avait l’intérêt de mettre en valeur le jeu impeccable (et pourtant à de multiples reprises perturbé par les nombreuses chutes du retour placé derrière lui...) et répétitif du batteur. Mais un choix plutôt dommage en ce qu’il n’a pas permis de faire entendre la variété des sonorités du quintette anglais qui, du percussionniste aux tuyaux de PVC courbés, jusqu’au guitariste aux effets numériques bruitistes, développent une galerie de sons inédite.
Un peu dommage donc pour le son.
Heureusement, il y avait à la tête du quintette, une chanteuse anonyme (pas annoncée dans le programme) dont la voix veloutée et le savant déhanché ont judicieusement pimenté le spectacle.
Bien que ses interventions vocales fussent parcimonieuses (mais toujours bien senties !), sa présence continue à l’avant de la scène a - je ne sais par quel miracle ? - vampirisé le regard de chacun et laissé en moi un souvenir savoureux. Et si, parfois, la musique n’était qu’un prétexte...
Hum hum, on reprend nos esprits avec Birth of Joy. Le trio batave s’est fait un devoir de raviver une musique datée pour le plaisir partagé des nostalgiques de la grande époque du heavy blues. Birth of Joy n’a franchement pas inventé grand-chose. Les riffs semblent sortis des doigts d’un Jimmy Page à paillettes, les voix et les orgues ont littéralement traversé les portes de la perception, quant à la batterie, moins datée, elle rappelle éventuellement la frappe élémentaire d’un Dave Grohl...
Tout est d’époque. Le matos (amplis et orgues vintage), les sapes (jean troué et T-shirt jaune moulant), les structures des morceaux (un bon vieux solo de guitare à chaque fois) et les voix (un mélange entre Jim Morrison et Kurt Cobain).
Si rien n’était vraiment nouveau sous ce soleil de plomb, les trois garçons ont une patate et un enjouement tels (ils savent porter leur nom !) qu’il était difficile de ne pas se laisser porter par leurs puissantes compositions. De telle sorte que les chemises blanches des golden boys portaient de larges auréoles à force de mouvements obligés. La danse gagnait chacun, peuplant le devant de la scène d’une foule inattendue. Que venait faire ce groupe dans ce festival ? Mystère, mais peu importe ! C’était une bonne idée !
Pirate avant...
... pirate après !
Une musique qu’on imagine plutôt anecdotique sur album mais qui, en live, est d’une efficacité redoutable !
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