Les Heliocentrics ouvrent un 13ème oeil au jazz/funk

Épiques et intrigants au côté du percussionniste éthiopien Mulatu Astatke (en haut à gauche sur la photo) sur Inspiration Information 3 en 2009, mystiques et mesurés mais finalement tout aussi libertaires pour accompagner le multi-instrumentiste américain Lloyd Miller féru de cordes persanes sur leur collaboration éponyme parue l’année suivante, efficaces et discrets en backing band parfait pour leur idole DJ Shadow, le collectif Heliocentrics n’est pourtant jamais aussi brillant qu’en complète autarcie comme en atteste Wrecking Ball, premier extrait du très attendu 13 Degrees Of Reality que les souscripteurs au programme Deluxe du label Now-Again ont déjà la chance de pouvoir écouter en intégralité dans la foulée de l’EP Collateral Damage qui en dévoilait déjà en exclusivité trois titres en décembre dernier :


Pour nous autres et à moins de tricher un peu, il faudra attendre le 29 avril mais au regard de ce nouveau monument de groove opiacé et aventureux lorgnant sur le drone et la noise, gageons que les Anglais emmenés par leur tandem d’instrumentistes/producteurs Malcolm Catto (collaborateur récurrent du Yesterdays New Quintet de Madlib) à la batterie et Jake Ferguson à la basse sauront rendre justice aux promesses de l’incommensurable Out There, meilleur album jamais publié par Stones Throw dont les crossovers virtuoses marchaient fièrement en 2007 dans les pas des géants Axelrod, Morricone et Sun Ra avec une bonne dose d’abstract hip-hop cinématique, de krautrock hypnotique et d’électro cosmique.

Trois ans de travail, 21 titres dont une petite moitié d’interludes pour assurer le liant nécessaire à tout album digne de ce nom et toujours ce goût pour l’abstraction psychédélique tant musicale que visuelle, ce qui est certain c’est que le duo accompagné cette fois encore du guitariste Ade Owusu, du percussionniste Jack Yglesisas et du claviériste Ollie Parfitt n’a rien perdu de sa belle ambition - pour preuve également cet extrait éponyme de l’EP sus-nommé histoire de nous aider à patienter dans la relative sérénité de son jazz/funk troublant aux cordes capiteuses :


A noter que les Heliocentrics seront l’une des plus audacieuses têtes d’affiche du prochain festival Jazz à Vienne (avec notamment Bad Bad Not Good, Brandt Brauer Frick ou encore Sixto Rodriguez en plein retour en grâce depuis l’Oscar du documentaire Searching For Sugar Man... pas trop tôt), le vendredi 5 juillet au Théâtre Antique.

News - 11.04.2013 par RabbitInYourHeadlights
 


Le streaming du jour #1170 : Orlando Julius w/ The Heliocentrics - 'Jaiyede Afro'

Réputé plus seulement pour ses rééditions (avec un penchant tout particulier pour les mètres-étalons de la musique africaine des 60s/70s) mais aussi désormais pour ses résurrections (de Mulatu Astatke à Grandmaster Flash), la label anglais Strut remet ce mois-ci sur la carte le pionnier afro-soul Orlando Julius sous l’impulsion créative de l’orchestre (...)