Sixto Rodriguez, héros oublié des 70s

Puisque l’heure est à Mexico à la Une du Mag, penchons-nous donc sur un songwriter américain des 70s, génie oublié né à Detroit mais d’origine mexicaine, Sixto Diaz Rodriguez. Enfin, "oublié", faudrait déjà qu’il ait été connu... or quand on sait que même la propre fille du bonhomme n’a appris qu’à la fin des années 90 et par l’intermédiaire d’un site de fan sud-africain (!) sa célébrité-éclair vers la fin des 70s dans une poignée de pays tels que l’Afrique du Sud, donc, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, on comprend mieux.

Quelque part entre Burt Bacharach, Bobby Womack, Jackson C. Frank, Jimi Hendrix et les Beatles, la musique de Sixto Rodriguez inventait pourtant à l’époque une "fusion" folk/pop/soul/funk/blues qui n’a jamais connu d’équivalent. D’ailleurs, si la chose avait quelque intérêt, on pourrait également arguer que le bonhomme a inventé le blufunk plus de 20 ans avant Keziah Jones. Mais comme on l’a déjà vu, ça serait là bien trop réducteur.

Auteur de seulement deux albums, Cold Fact et Coming From Reality, respectivement parus en 1970 et 1972, on doit la redécouverte récente de Rodriguez au non moins génial David Holmes, lui-même habitué de mixtures électro/70s groovy autant qu’improbables sur album (les chefs-d’oeuvre Let’s Get Killed Kill, Bow Down To The Exit Sign et The Free Association) comme sur bandes originales (notamment pour Soderbergh, avec Out of Sight et les série des Ocean’s) et toujours sur les bons coups, qui avait en l’occurrence déterré Sugar Man, indépassable morceau d’ouverture de l’immense Cold Fact, pour son mix album Come Get It I Got It en 2002.

Toutefois, Rodriguez n’avait pas attendu le coup de pub du DJ irlandais pour revenir à la scène avec un beau succès dès 1998 en Afrique du Sud puis en passant par la Suède, les Pays-Bas et l’Australie qu’il a sillonnée en tournée cette année avec enthousiasme d’un jeune homme de 64 ans (et maintenant 65, depuis le 10 juillet), comme en témoigne cette version live du touchant I Wonder à la Factory de Sydney le 12 avril dernier :


Autant dire tout de suite que les fans australiens attendaient ça depuis quelque chose comme 25 ans. Et pour rester dans l’hommage, voici un clip psyché et plutôt sensuel réalisé par un fan pour illustrer le fameux Sugar Man :


Enfin, pour continuer de découvrir celui qui fait figure, pour un noyau dur d’admirateurs, de véritable héros confidentiel des 70s, allez donc faire un tour sur ce myspace de fan (encore), il y a là trois extraits de Cold Fact et un de Coming From Reality à picorer.


Blog - 16.07.2007 par RabbitInYourHeadlights
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Sixto Rodriguez sur IRM