Après les déjà remarqués Songbook et Treasury Library Canada, Woodpigeon réapparaît au cœur de l’actualité musicale avec un album ambitieux. A la tête d’une fine équipe de musiciens en tous genres, Mark Hamilton pousse son talent d’artisan folk un peu plus loin encore pour aller tutoyer les qualités de songwriter de Sufjan Stevens, référence quasi-obligatoire quand il s’agit d’évoquer ce type de pop folk orchestrale. Avec seize morceaux s’étalant sur plus de soixante minutes, le collectif canadien s’impose le risque d’avoir à tenir la barre haute à tout moment pour nous captiver jusqu’au bout et y parvient finalement avec une insolente facilité. Des moments phare on en trouve à la pelle. On se contentera donc d’un coup de fourchette de citer le très mélodieux Woodpigeon vs. Eagleowl, l’électrique My Denial in Argyle et le vraiment merveilleux Redbeard comme étant les meilleurs porte-paroles d’un album qui pioche allégrement dans les différentes couleurs d’un style musical qui ne se tarit décidément jamais.

En utilisant l’âpreté de la langue allemande pour baptiser son album Die Stadt Muzikanten, Woodpigeon colle une fausse étiquette qui nous prend totalement à contre-pied tant leur musique est faite de douceur et d’élégance. Ne vous laissez donc pas berner, cet opus est bien celui de la confirmation pour cette bande de Calgary dont l’avenir s’éclaircit un peu plus encore à chaque nouvel effort. A siroter tranquillement donc en profitant de la vue dégagée qui se profile à l’horizon pour ces pigeons qui peuvent roucouler de satisfaction devant le joli travail accompli.