;background-color:#">Lab° - Volume

1. Black Swan
2. The Girl In The Flood [feat. Suzanne Thoma]
3. Specific Guidelines
4. Youngsters
5. Rock Saves Musicians
6. Birthday
7. Verticale
8. Out In [feat. Phoebe Killdeer]
9. Horizontale
10. The Man You Grief
11. Rocket To Fuck
12. Third Rush (To The Never Ending Tale)

2010 - Mille Milliards

Sortie le : 4 octobre 2010

Dans le laboratoire des Saint-Germanois, on étudie désormais la sismologie. Attention les secousses, comme dirait l’autre.

Venue d’un dub à dominance instrumentale marqué depuis Dubalgan 500 mg par la langueur ténébreuse d’un Mezzanine, on avait vu la musique de Lab° gagner au fil des albums en pouvoir d’évocation (le cinématique Derrière la pluie en 2003, diamant noir déjà superbement tendu et monolithique à sa manière), en pesanteur oppressante, en fulgurance même avec l’aventureux Müs qui avait permis au combo de flirter plus ouvertement qu’à l’accoutumée avec les mélodies perturbantes et les guitares du noise rock.

Cinq ans depuis ce quatrième opus et avec Volume la transformation semble enfin s’accomplir. La batterie martèle sa rage contenue, les guitares rugissent ou attendent la tempête dans un amoncellement de drones électriques et autres riffs en nuages bas, la terre tremble sous la seule pression atmosphérique, les derniers vestiges du dub plus ou moins coulant de l’époque Taffy Ap étant les basses lourdes lorsqu’elles ne sont pas en retrait et cet hypnotisme rythmique qui tend lui-même à s’effacer devant les dérapages free noise des six-cordes (cf. le final de Specific Guidelines).

Les mélodies ne sont pourtant pas en reste, et notamment vocales avec les prises de chant ponctuelles du guitariste Dylan Bendall en barde atonal (The Girl In The Flood, Rock Saves Musicians) également croisé chez les cousins lyonnais de Brain Damage, et l’habituée Suzanne Thoma (dont on espère toujours le retour avec Octet qui semble décidément rechigner à donner une suite au superbe Cash And Carry Songs de 2004) en contrepoint équilibriste et schizophrène sur ce même The Girl In The Flood tempétueux à souhait. Phoebe Killdeer (Nouvelle Vague, The Fitzcarraldo Sessions) apparaît même sur le malaisant Out In tout en montée de tension progressive, enfonçant le clou d’une influence post-rock voire post-metal qui semble avoir fait main-basse sur la musique du groupe, pour le meilleur.

Et lorsque le dub reparaît dans toute sa splendeur malade sur The Man You Grief, c’est pour mieux nous emporter dans le vortex abyssal de son puits de noirceur sans fond, dont on ne ressortira que pour subir l’acharnement d’un dernier assaut implacable, final impeccable d’un album définitivement irréductible, purement et simplement le chef-d’œuvre de rock moderne de cette année 2010.


( RabbitInYourHeadlights )

- 20.09.2010 par RabbitInYourHeadlights