Cinquième album sous le pseudonyme de Helado Negro, Private Energy voit Roberto Carlos Lange s’éloigner des terrains de jeu situés entre abstract et funk cosmique vers lesquels il s’orientait au début de ce projet, à l’image de Awe Owe.

Poursuivant donc le virage entrepris sur Canta Lechuza et le récent Double Youth, le Floridien ne s’affranchit évidemment pas des textures électroniques qui émaillent toujours ses compositions (Transmission Listen), mais l’ensemble paraît plus dépouillé que jamais si bien que, langue romane aidant, c’est parfois à Jorge Ben que l’on pense. Excusez du peu.

De nouveau signé sur Asthmatic Kitty, le label de Sufjan Stevens, Helado Negro séquence et échantillonne différents extraits composés par plusieurs collaborateurs, allant du violon de Jeffrey Young au saxophone d’Angela Morris et dégage une sensation permanente de plénitude, propice à une paradoxale forme de "farniente intellectuelle". Suscitant également un désir de se mettre en mouvement, Private Energy sera défendu sur scène en présence des danseurs de Tinsel Mammifère, coiffés de couvre-chefs en brins d’argent, à l’image de la pochette du disque. En 2016, pour la zenitude décomplexée, c’est du côté de Roberto Carlos Lange qu’il faut se tourner !