Wilco - Le Bataclan (Paris)

le 29/05/2007

Wilco - Le Bataclan (Paris)

Ce soir est l’occasion de voir si Wilco a conservé sur scène la magie qui illuminait la dernière tournée immortalisée sur le double album live à Chicago. D’autant plus que le groupe de Chicago vient juste de sortir un dernier album qui a quelque peu surpris par un retour aux sources, s’éloignant des expérimentations précédentes. L’attente est donc grande à l’approche du Bataclan ..

A peine à l’intérieur de la salle, quelques notes de country-rock se font entendre. Au milieu de la scène se trouve une chanteuse avec sa guitare électrique, il s’agit de Carla Bozulich. Jusque là rien de particulier dans la teneur musicale qui semble assez classique puis d’un coup sans prévenir, le concert plonge dans une ambiance digne d’un film de David Lynch, expérimentations bruitistes, chant oppressant, et déroutant, Cela peut attirer ou rebuter, mais il faut l’avouer l’ancienne chanteuse des Geraldine Fibbers se démène sur scène n’hésitant pas à se rendre dans la fosse pour y chanter. Une étrange et bonne surprise à la fois.

Quelques minutes à patienter, Wilco fait son entrée sur scène. Le groupe a beau commencer par You are my face, issue de leur tout récent dernier album Sky Blue Sky , le public a déjà le sourire aux lèvres. On peut déjà dire que cette balade fait partie des chansons les plus lumineuses du groupe et est une belle entrée en matière avec ses montées de guitares électriques qui en annoncent bien d’autres. C’est ensuite en territoire connu que la bande de Jeff Tweedy s’engage, pour le plus grand plaisir de la salle entière avec I’m trying to break your heart. Pendant plusieurs titres d’affilée, Wilco choisit même de laisser de côté le dernier album pour faire honneur à ses plus anciennes compositions. Le public n’est donc pas dépaysé. Les guitares se libèrent quand il le faut, faisant monter progressivement la température (Muzzle of Bees, Handshake drugs, At Least that’s what you said … ).

La salle est comble, les spectateurs qui remuent le plus souvent la tête, sont en parfaite communion avec le groupe, qui a attiré bon nombre de ses compatriotes. Les paroles de Shot in the Arm et Jesus, etc, sans hésitation la plus belle chanson de Wilco, sont par exemple reprises en chœur par l’assistance. Le chanteur guitariste Jeff Tweedy se détend d’ailleurs rapidement et se réjouit de cet accueil. Le bassiste tout aussi ravi se laisse porter par la rythmique, le guitariste se laisse aller aux expérimentations et envolées soniques, tandis que le batteur se déchaîne à en faire trembler sa batterie, le tout sur fond de claviers mélodiques et enivrants. On peut voir sur scène, les six membres de la formation Illinoise se faire ainsi clairement plaisir.

Sur cette tournée, le groupe a eu l’intelligence de rajouter des nouveaux titres par petite dose et le choix est fort judicieux, évitant au public de se disperser. Ces morceaux en plus laissent une très bonne impression et semblent véritablement taillés pour les concerts comme Side with the Seeds ou Either Ways, laissant même l’impression de les connaître depuis des lustres. Quant à l’étincelante et magnifique On and on and on, elle risque de faire chavirer encore et encore de nombreux cœurs dans les salles de concert.

En ce qui concerne les nombreux classiques du groupe interprétés ce soir, les spectateurs ont pu apprécier d’y découvrir à chaque fois les petites touches d’improvisation apportées. Le groupe ne reste pas sur ses acquis et cherche toujours à évoluer et expérimenter. Il faut entendre ainsi Spiders long d’une dizaine de minutes, incontestablement le titre le plus impressionnant et jubilatoire sur scène, avec ses montées en puissance tant attendues. C’est sur ce titre que le groupe termine son premier rappel, laissant la foule à bout de souffle. Le groupe reviendra ensuite, écourtant les applaudissements (le concert devant se terminer rapidement, le groupe devant par ailleurs partir dans la nuit pour leur prochaine date) afin d’enchaîner 3 derniers titres supplémentaires en guise de cadeau, pour la joie de la salle entière qui a pu les remercier par une standing ovation méritée.

En partant le cœur léger après ce concert d’une heure et demie à la set-list quasi-parfaite, on se dit que la magie est toujours présente, laissant même encore quelques frissons dans le dos. Wilco mérite bien d’être vu et revu sur scène.


( darko )

 


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