The Verve - Forth
1. Sit and Wonder
2. Love Is Noise
3. Rather Be
4. Judas
5. Numbness
6. I See Houses
7. Noise Epic
8. Valium Skies
9. Columbo
10. Appalachian Springs
Sortie le : 25 août 2008
Avec ses riffs de purgatoire, ses brumes sonores délétères et sa batterie aux accents abstract-jazz, l’hypnotique morceau d’ouverture Sit And Wonder, étiré comme aux grandes heures des albums précédents, laissait entrevoir une nouvelle direction plus risquée pour The Verve, enrichie des expériences de son leader Richard Ashcroft, vocaliste depuis la séparation du groupe anglais pour UNKLE (sur le sommet de Psyence Fiction, Lonely Soul, en 1998) ou sur scène pour le vétéran de l’abstract David Axelrod, principale influence justement de James Lavelle et DJ Shadow. Un univers dont on ne trouvait guère de traces dans les albums solo à l’intérêt décroissant du chanteur dégingandé emblématique au même titre que Jarvis Cocker ou Damon Albarn de la fin du courant britpop et de son évolution avec le superbe Urban Hymns, troisième et jusqu’alors dernier opus en date de The Verve sorti en 97.
Ashcroft, cependant, contrairement à ces derniers, ne sera jamais parvenu à confirmer et il en va malheureusement de même pour Forth dès le second morceau et premier single Love Is Noise qui sacrifie à la mode dance-rock comme si le groupe, en tentant de rattraper son époque, n’en avait capté que la surface, désespérément formatée. Par la suite, seuls I See Houses, en explorant l’héritage mélodique des Electric Prunes période Axelrod, ou le final frénétique du bien-nommé Noise Epic réussiront à tirer leur épingle du jeu répétitif et balisé du groupe, bridé consciemment ou non par l’impératif numéro 1 de toute reformation : ne pas (trop) décontenancer les fans de la première heure. D’où une prise de risques forcément plus limitée qu’on ne l’avait d’abord espéré, malgré une production vaporeuse particulièrement riche, un songwriting toujours élégant et honnête et une voix plus ou moins égale à elle-même qui à défaut de permettre à Forth de monter au côté du Third de Portishead sur le podium des retours numéraires les plus enthousiasmants de l’année, en font pour le moins un album qui s’écoute sans déplaisir du début à la fin. A notre époque gangrénée par l’appât du gain, c’était déjà une gageure.
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