The Fatales - Great Surround

A tout moment, ce premier album des américains aurait pu basculer. Une écoute, dix écoutes, vingt écoutes, rien à faire, ils sont toujours là, leur musique comme suspendue dans l’air du temps.

1. Evergreen
2. Islands of Fortune
3. Old Painter
4. Eveningwear
5. Vanishing Act
6. Stadtpark
7. Darkened Country
8. Violette
9. City en Route
10. Torches

date de sortie : 06-04-2009 Label : Monopsone

Sans le savoir, The Fatales ont réalisé là un véritable travail de funambules ; ou comment un groupe qu’on n’attendait pas réussit le pari de s’arrêter net aux frontières de la super-production, du blockbuster. Le premier nom qui vient à l’esprit en écoutant leur opus est Badalamenti. Oui Badalamenti le célèbre compositeur qui a mis en émoi plus d’un cinéphile ; celui-là même à l’origine entre autres de la merveilleuse bande-son des Twin Peaks de David Lynch. Coup de foudre adolescent pour Sherilyn Fenn et coup de coeur pour le titre Stadtpark, c’est ainsi que respectivement The Fatales et Monopsone ont croisé leur chemin pour notre plus grand plaisir. Et avec ce Stadtpark, on tient enfin le plus beau rejeton qu’on ait eu à entendre faisant référence au thème de la folle série lynchienne. Comment ne pas voir d’ailleurs tout au long de Great Surround un album taillé pour plaire aux amateurs du 7ème art ? Pas qu’on y croise de longues plages instrumentales, non, plutôt une atmosphère générale qui laisse sacrément rêveur. On pourrait même évoquer Sofia Coppola qui de son côté a su tirer parti de New Order pour son film Marie-Antoinette, les new-yorkais ici présentés n’allaient tout de même pas se gêner sur le morceau Vanishing Act.

Mais le tableau est-il si idyllique ? D’en-bas, à regarder les membres de ce groupe, je les imagine imberbes, polis, appliqués. Tu parles d’une imagerie de vieux poilu, même si il est évident qu’à l’écoute de Darkened Country, on se demande bien comment le groupe arrive à friser à la fois perfection, propreté inquiétante et morceau parfaitement inachevé. En forçant un peu le contraste et malgré le grand intérêt suscité par ce Great Surround, on pourrait imaginer que The Fatales finissent dans les stades nous les faisant détester un peu plus chaque jour. A moins qu’ils ne se fassent plus discrets, et s’acoquinent avec quelques cinéastes, ou mieux, qu’ils creusent encore un peu plus leurs passions dans une musique inventive et pourquoi pas plus tranchante.

Vous l’aurez compris, cette dernière vision est celle dont je rêve pour l’avenir du groupe, pour leurs prochains enregistrements. Un pari qui je l’espère ne sera pas intenable, tant l’efficacité d’un Evergreen, la noirceur d’un Islands Of Fortune teintés de guitares qu’on ne croise guère que chez les And Also The Trees, cette voix qui joue des hauteurs sur Old Painter, les atmosphères de Violette ont su me convaincre. C’est un véritable travail d’équilibriste déjà accompli par The Fatales, s’ils trouvent le moyen d’avancer encore un peu plus vers nous, on pourra certifier que tout ça est réalisé sans trucage.

Chroniques - 20.04.2009 par indie
 


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