Montée de sève sous les Tropiques

On les pensait congelés depuis longtemps et leurs restes digérés par les Flaming Lips, Beck (dont le Mutations était un hommage à peine voilé avec notamment le morceau Tropicalia), Beastie Boys ou Stereolab entre autres collectifs d’animaux nourris à leurs fusions fantaisistes, politiques et libertaires.

Et pourtant Os Mutantes, chefs de file du mouvement tropicaliste qui sous l’influence psychédélique anglaise avaient transformé la folk brésilienne en véritable champ d’expérimentation pop et dadaïste dès la fin des années 60 avec un éponyme séminal, viennent tout juste de livrer leur premier album original en 35 ans - dont 28 d’inactivité jusqu’à la reformation du groupe autour des frères Baptista et de leur batteur de l’époque Ronaldo "Dinho" Leme pour une tournée en 2006.

Haih Or Amortecedor, huitième opus enregistré avec un nouveau line-up et sans Arnaldo Baptista reparti entretemps, est paru chez ANTI- le 8 septembre et contient les 13 morceaux suivants :

1. Hymns Of The World Pt. 1 (Intro)
2. Querida Querida
3. Teclar
4. 2000 e Agarrum
5. Bagdad Blues
6. O Careca
7. O Mensageiro
8. Anagrama
9. Samba Do Fidel
10. Neurociência Do Amor
11. Nada Mudou
12. Gopala Krishna Om
13. Hymns Of The World Pt. 2 (Final)

Une expérience intense, selon le chanteur et guitariste Sérgio Dias Baptista qui a fait appel à Tom Zé, autre musicien emblématique du tropicalisme, ainsi qu’à Jorge Ben déjà présent au chant sur le premier opus des "Mutants", pour co-écrire le disque. "C’était comme si le temps avait cessé d’exister, et que je rebondissais d’une vie à l’autre, décade après décade, me revoyant à 16 ans jouer de la guitare et me sentant si libre, et comme tous les adolescents, indestructible". Et il semblerait qu’on puisse en dire autant de sa musique, qui n’a pas pris une ride à en juger par le premier extrait Teclar en écoute sur le site du label : une petite merveille d’évidence mélodique aux arrangements virevoltants et choeurs de Beach Boys, l’une des nombreuses facettes à n’en pas douter d’un groupe qui n’a rien perdu de la candeur de sa jeunesse.

News - 27.09.2009 par RabbitInYourHeadlights