Thamel - Benaco
1. Dear Storm
2. Hope Tank
3. Warm Fatigue Uniform
4. Benaco
5. Deserter
6. Giants
7. Windbay
Sortie le : 14 avril 2023
L’excellent Thamel aka Jérôme Mardaga dont on parlait notamment par là pour le remarquable - et généreux - EP Ballads In Plain Be Sharp d’il y a deux ans, remet le couvert deux fois d’affilée en ce début de printemps avec deux longs-formats compilant des morceaux joués et enregistrés live sur un synthé modulaire Make Noise Shared System et initialement dévoilés sur Youtube sous la forme d’un journal visuel. D’abord considérés par le musicien belge comme de simples études, ces enregistrements lui ont semblé avec le temps mériter une sortie digne de ce nom, et difficile de le contredire à l’écoute de ce Benaco, faisant suite à quelques semaines d’intervalle au très kosmische - et réussi - Suitcase Orkestra.
Exit dans un premier temps les arpeggiators façon Klaus Schulze mâtinées d’influences WARPiennes (ou alors vraiment ralentis sur le rêveur et cotonneux Hope Tank par exemple) : cette nouvelle collection d’inédits commence par flirter avec une ambient onirique aux field recordings embrumés (Dear Storm, qui à l’image de Boards of Canada se donne le droit aux enfants, que l’on entend jouer dans le lointain) voire avec les choeurs irréels d’un compositeur comme Kenji Kawai par samples interposés (Warm Fatigue Uniform), et lorsque les rythmiques arpégées finissent par revenir en force sur un long et intense morceau-titre de plus de 10 minutes, c’est avec une dynamique presque plus proche de l’EBM que de la musique allemande planante des années 70... une rupture un peu étrange au regard du méditatif Deserter qui s’ensuit et plus encore d’un Giants dont les harmonies dronesques dégagent une vibe presque orchestrale, mais au-delà d’un certain déséquilibre, le disque y trouve paradoxalement un second souffle, sortant de sa chaleureuse torpeur atmosphérique pour mieux y replonger jusqu’aux limbes.
Terminant sa course sur l’angoisse sourde d’un Windbay nettement plus hanté et assez vertigineux, Benaco revendique ainsi le même genre de liberté que prenait l’an dernier l’Anglais The Oscillation avec ses sorties ambient d’inspiration mystique (la fantastique série Singularity Zones décortiquée dans ce bilan), perdant légèrement en cohérence ce qu’il gagne en ampleur et en spontanéité dans un genre parfois limité par sa quête de perfection et ici revitalisé par l’improvisation et son respect de l’accident - souvent heureux il faut bien l’avouer, car l’inspiration est de toute évidence au rendez-vous.
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