Girl Talk fait parler la musique... des autres

Rebelote pour Girl Talk deux ans après Feed The Animals avec un nouveau mashup de plus de 70 minutes offert au téléchargement dans la traditionnelle optique de contournement des lois sur le copyright régulièrement éprouvées par ses camarades du label Illegal Art. Et il fallait bien ça avec 373 samples utilisés sur ce All Day, probable record du monde de droits non acquittés pour une oeuvre musicale. Quant à l’exception légale en question, ça s’appelle l’utilisation équitable ("fair use" en anglais) et ça tient compte d’un certain nombre de critères soigneusement respectés par l’Américain, de la création libre sous licence Creative Commons à la potentielle publicité offerte aux artistes samplés puisque la liste des oeuvres pillées finit toujours par être publiée par l’artiste (et pour la reconstitution du puzzle il y a wikipedia où les recherches ont déjà plutôt bien avancé).

Quant à ce nouvel opus de Gregg Gillis téléchargeable sur le site du label et via tout un tas de liens alternatifs en cas de surcharge du serveur qui n’en finit plus de ramer depuis la mise à disposition de ce cinquième opus le 15 novembre dernier, on ne sait pas vraiment s’il faut blâmer une certaine baisse d’inspiration, une recette qui commence un tant soit peu à tourner en rond (flow hip-hop sur beats électro et riffs indie rock, ah ?) ou un relatif manque de renouvellement dans les artistes samplés (autant Radiohead, les Beastie Boys, Pubic Enemy ou Aphex Twin ça fait toujours son petit effet, mais Jay-Z, Daft Punk, Janet Jackson ou Beyoncé ça commence à bien faire), un peu des trois sans doute mais si l’efficacité est toujours de mise (MSTRKRFT sur le riff assassin de Twentieth Century Boy, les Isley Brothers sur le beat d’Idioteque ou Phoenix feat. Ludacris, wahou), les moments de grâce se font plus rares et plus faciles aussi que sur Night Ripper ou Feed The Animals (cf. le final sur Imagine de John Lennon... mouais).

All Day, peut-être le mashup de trop pour Girl Talk mais offert de si bon coeur, ce serait indécent de faire plus longtemps la fine bouche.

News - 18.11.2010 par RabbitInYourHeadlights
 


Girl Talk met la raclée aux 2 Many DJ's

Six ans déjà que Gregg Gillis, exhibitionniste scénique notoire et accessoirement DJ basé à Pittsburgh, sort des albums sous le pseudo de Girl Talk en composant des morceaux quasi-exclusivement à partir de samples empruntés au hip-hop et à l’électro comme à l’indie rock ou à la pop. Sans se soucier des cloisonnements, des époques ou même du bon goût (...)