Battles + Dan Deacon + Oneohtrix Point Never + Factory Floor + Ford & Lopatin - AB (Bruxelles)

le 11/04/2011

Battles + Dan Deacon + Oneohtrix Point Never + Factory Floor + Ford & Lopatin - AB (Bruxelles)

Je me posais la question dans une news précédente : la fin d’une bataille ? Et bien, j’ai l’impression qu’on aura eu la réponse lors de leur concert donné hier soir à l’AB.

Commençons par le commencement, c’est-à-dire Dan Deacon pour moi. Je n’ai en effet pas pu voir Oneohtrix Point Never qui passait juste avant pour faute d’organisation. Pas de réelle surprise ici, Dan Deacon est fidèle à ce que j’en avais vu auparavant (compte-rendu). Petites différences par rapport à sa prestation de l’Orangerie : il joue seul et se trouve directement dans le public, juste devant la scène. La proximité avec le public a du bon mais empêche 75% des personnes de voir quoi que ce soit. Seule solution : s’avancer le plus près possible et participer aux festivités. Ces dernières furent relativement limitées, sans doute dû à un set assez court. On aura juste eu droit à une dance battle (on libère un grand cercle au milieu du public pour faire "s’affronter" des danseurs pris au hasard parmi les spectateurs). Pour le reste, ce fut bon enfant, une petite partie du public s’adonnant à quelques pogos et à du crowd surfing.

Vient alors Battles, qui clôture cette toute dernière édition du Domino Festival.

La disposition scénique ne change pas des masses par rapport à ce que l’on a pu voir lors des précédentes tournées, à l’exception de l’absence de Tyondaï bien évidemment. Le batteur John Stanier occupe toujours une position centrale sur scène. De part et d’autre, on retrouve le guitariste/claviériste Ian Williams (avec des allures de John Stargasm) et le guitariste/bassiste Dave Konopka. D’entrée de jeu, on sent qu’ils se cherchent. Longue introduction musicale qui ne mène pas large, Ian chipote beaucoup sur ses portables et ses claviers pour, au final, pas grand chose ; Dave de son côté passe son temps accroupi comme s’il essayait de trouver le bon son que Battles a perdu. Et ça résume déjà bien l’entièreté du concert que j’ai vécu comme une sorte de patchwork d’une multitude de petits bouts de musique, sans grande cohérence et avec un manque d’implication évident du groupe, à l’exception du batteur qui reste comme toujours impeccable.

Battles a fait son deuil de Tyondaï et ne jouera aucun ancien morceau, préférant nous dérouler l’entièreté de l’album Gloss Drop (à paraitre le 6 juin).

Que dire des nouveaux morceaux ? C’est certainement plus pop, avec des pointes d’influence world music/ethnic comme nous proposent Gang Gang Dance ou Yeasayer mais formant en live une bouillie plutôt indigeste (à l’image de la pochette de leur album). Oubliez les grosses guitares math rock bien carrées, cela fait semble-t-il partie du passé.

Terminons sur une note positive, la présence de deux écrans qui font intervenir via vidéo trois des chanteurs participant à l’album (Matias Aguayo, Kazu Makino et Gary Numan). Oh et puis non, même pas envie de rester là dessus, car même ici, et malgré un début qui tournait bien, les vidéos se sont peu à peu désynchronisées du son. Je suis peut-être dur mais nous faire payer une vingtaine d’euros pour être des cobayes, je trouve que c’est se moquer de son public. Bref, je pense que vous avez ma réponse à la question posée en début de CR !


( Guismo )

 


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