Quand les jeunes pousses du rock français s’attaquent ouvertement à leur propre mythologie anglo-saxonne, ça sent le plus souvent la pâle copie. Heureusement il y a The Skans, tout juste sortis du lycée et déjà forts d’un belle réputation scénique en Lorraine qu’ils sillonnent en tous sens depuis leur fief de Thionville armés d’un premier EP sous influence(s).

De la fièvre approximative des Libertines sur Far From The Stars aux radiations romantiques d’Interpol sur Heartbreaker en passant par la dynamique post-punk un brin régressive de Franz Ferdinand sur German Breakfast, un Goldfish In A Jar qui semble croiser la flamboyance des Who et la rigueur des Talking Heads ou surtout, d’entrée de jeu, le tubesque Philia qui s’autorise une nonchalance vocale légèrement saturée à la façon de Julian Casablancas sur fond de basse rythmique et de guitare acérée, il y a en effet comme un parfum d’hommage flottant sur ces cinq titres (sans compter ce Ceremony plus atmosphérique et aventureux offert en bonus avec le reste de l’EP en libre téléchargement sur Jamendo).

Mais n’oublions pas qu’en Alaska le fond de l’air est frais à l’image du sens mélodique de nos cinq jeunes gens moyenne d’âge 18 ans, et si les scans sont imparfaits ça n’est finalement que pour mieux déjouer les gimmicks des originaux, pour la plupart déjà essoufflés à mi-parcours (cf. les derniers Strokes et Arctic Monkeys) voire carrément forfaits pour la suite de la course (les Libertines donc, et Franz Ferdinand c’est tout comme non ?).

D’ailleurs puisqu’on parle de compétition, pour les Skans ça se passe justement du côté de la sélection d’octobre des Inrocks Lab avec à la clé une date à la Flèche d’Or le mois prochain. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire, pile The Skans ou face Wonderflu, pas moyen en tout cas que ces deux-là restent sur le carreau.