En cheminant vers le Moksha, équivalent bouddhique du Nirvana qui promet la libération de l’âme à la fin d’un cycle de renaissances à condition de suivre l’une des trois voies de l’action, de la connaissance ou de la dévotion, les deux italiens de Dadub risquent fort de se faire quelques amis parmi les admirateurs de Plaster ou de Monolake, qui ont tous deux adoubé la dub-techno froide et mystique aux relents tribaux ou industriels de ce projet particulièrement immersif à côté duquel le dernier deux-titres de Marcel Dettmann fait bien pâle figure (même si rien à voir diront les puristes avec raison).
C’est paradoxalement mais non moins logiquement à Berlin que se sont rencontrés Daniele Antezza et Giovanni Conti, et que le projet solo du premier s’est transformé en hydre à deux têtes engloutissant sur son passage IDM, indus, dub, techno et dark ambient pour un résultat qui doit finalement autant à Bass Communion qu’à Lucy - lequel vient justement de sortir ce nouvel EP sur son label Stroboscopic Artefacts après la participation du duo à la série des Monad l’an dernier. Déjà révélés sur scène à l’occasion de gros festivals électro tels que le Sónar espagnol ou le Melt ! allemand, il ne manque donc plus à Dadub qu’à confirmer sur album son talent pour les fumerolles ténébreuses et autres basses anxiogènes, ce qui devrait être le cas d’ici la fin de l’année.
miles cooke - ceci n'est pas un portrait
