Si l’on n’avait pas vraiment prêté attention jusqu’ici aux sorties de la chicagoanne Kathryn Bint, dont l’indie pop pastorale mâtinée de saillies électriques semblait quelque peu jurer avec l’inspiration plus électronique du label Text, on ne peut que féliciter le patron Four Tet d’avoir persévéré à produire ce bien joli projet qui apparaît désormais comme une bouée de sauvetage pour les singles de plus en plus dispensables qu’enchaîne l’Anglais avec son compère Burial (cf. Nova sorti en mars et son 2-step hédoniste aux effets éculés).

Si la patte de Colin Greenwood, bassiste de Radiohead et invité de luxe, est immédiatement reconnaissable sur un certain nombre de morceaux de ce deuxième opus, Kieran Hebden a néanmoins opté pour un maximum de discrétion aux manettes (l’électro-ambient de Bloom mise à part) afin de laisser respirer les compositions de notre Londonienne d’adoption dont le picking de guitare et quelques montées de batterie métronomiques suffisent amplement à maintenir la tension. Quant à la voix de celle que l’on avait pu découvrir aux chœurs sur le single Melody Day de Caribou qui ouvrait en 2007 le magique Andorra, il n’en fallait pas davantage pour qu’ Into The Trees passe du statut de jolie découverte à celui de pur ravissement, les amoureux d’Emilíana Torrini ou Hope Sandoval apprécieront.

Et histoire de nous faire mentir, on se quitte sur Jupiters, extrait du prochain 12" de Four Tet qui pour le coup revient en force, démarrant dans la continuité stellaire du récent Moma avant de s’aventurer dans les méandres aquatiques d’un dubstep aussi puissant que poisseux :

Sortie prévue bientôt chez Text avec en face-B un certain Ocoras dévoilé ces jours-ci par Gilles Peterson à la BBC et réminiscent des travaux hypnotiques de l’Anglais avec le regretté Steve Reid :