La lo-fi se porte bien, merci pour elle. Dans ces mêmes colonnes, nous saluions récemment les derniers albums d’Happyness et Tex Fuller. Il convient d’ajouter The Landscape Tape à cette génération émergente.

Derrière ce pseudonyme se cache en fait le seul J-Chris Martin (rien à voir avec celui auquel vous aurez peut-être pensé si vous avez lu trop rapidement). Sur les quatorze titres qui composent Anvils & Rungs, le Niçois propose un rock indé à tendance lo-fi qui ravira, notamment, les fans des Américains de Sebadoh, Pavement ou, à degré moindre, de Guided By Voices.

Si l’influence de la bande menée par Lou Barlow s’avère assez évidente sur une bonne poignée de titres, celle-ci est loin d’être la seule à hanter ce disque. Le très réussi There’s A Devil Waiting) évoquera rapidement Swell tandis que The Death Crawls nous fait penser, dès les premières mesures, au pionnier Daniel Johnston.

Si l’ensemble est clairement réussi - on n’a même pas encore évoqué les sommets que sont le très 41-friendly Electrogenic, The Anvil Song ou With A Sliver In The Row -, le disque aurait néanmoins gagné à être amputé de quelques-uns de ses derniers titres. L’entame du dernier tiers du disque est clairement en retrait à tel point que l’on se prend à craindre un déclin qualitatif trop prononcé pour la suite des événements. Que nenni, J-Chris Martin en a encore sous la pédale et nous propose un hypnotique Rungs of My Haven, un Wantonly hanté et poignant à souhait avant de conclure avec un I Will Cuss presque Everettien.

Avec une telle signature, il conviendra de suivre avec attention les prochaines sorties du tout jeune label Niçois Wanton Wanker Records.