Le streaming du jour #1243 : We Are Ghosts - ’Miami Original Motion Picture Soundtrack’

En 2011, les Israéliens de We Are Ghosts étaient invités à l’Art Basel Biennale de Miami. Le but ? Improviser un live sans écrire la moindre note à l’avance et sans répétition.
Sublime, la prestation est donc l’objet, trois ans plus tard, d’un documentaire sobrement baptisé Miami et décrivant le processus de création de la troupe. Après une mise entre parenthèses, un mixage et une post-production, cette prestation live est légitimement devenue la bande-son de ce moyen-métrage.
Le disque s’ouvre sur un We’re Sorry [To Have Kept You Up] dépouillé dont les incursions jazzy et la voix masculine susurrée presque timidement ne sont pas sans évoquer Mark Hollis. Ein Zman, le titre suivant, rappellera des souvenirs aux fidèles de cette rubrique puisqu’il est issu du Ein Zman/Mean Streets EP dont nous parlions récemment.
L’atmosphère y est toujours jazzy, ce qui sera de toute façon une constante sur Miami, on navigue entre trombone, basse et percussions tandis qu’une voix féminine domine l’ensemble.
Plus dépouillé, Not In A Big Bang évoque, surtout sur le plan vocal, Rob Dougan avant que, aux trois-quarts du titre, une rupture n’apparaisse et n’oriente la composition vers un univers dub qui n’est en fait qu’une transition nous préparant aux ambiances plus détendues du Mean Street suivant.
Cette rupture en fin de morceau permettant de soigner la transition et engendrant le sentiment que les titres se répondent les uns aux autres semble être un gimmick de composition chez les Israéliens. Le recours à la méthode est en effet régulier et l’effet recherché est atteint.
La suite du disque fera la part belle à des compositions étirées, dont la construction évoque autant le post-rock d’Explosions In The Sky qu’un jazz-rock décomplexé à la Tortoise (The Black Road of Your Mind) sans s’affranchir, sur le plan rythmique, d’un clin d’œil ponctuel aux Tindersticks.
Bien des artistes rêveraient de parvenir à un tel résultat après une année d’enregistrement. We Are Ghosts réussit le pari de mêler le caractère improvisé à une réelle qualité intrinsèque. Si l’on y ajoute l’évidente spontanéité et la cohésion d’ensemble des musiciens, restera-t-il quoi que ce soit pouvant nous empêcher de qualifier Miami de grand disque ?


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