Stephen Steinbrink est parfois comparé à Elliott Smith ou Avi Buffalo par ceux-là mêmes qui considèrent que, dès lors que deux artistes évoluent dans la même sphère, il est nécessaire d’établir une hiérarchie entre eux.

Celui que ces individus placent tout en haut de la pyramide bénéficie alors d’un amour inconditionnel tandis que l’autre, considéré, tel le vilain petit canard, comme un ersatz, n’a le droit qu’au mépris.

Disons-le tout de suite, Stephen Steinbrink n’est pas Elliott Smith. Tant mieux, d’ailleurs. A-t-on réellement besoin d’une copie de l’Angeleno alors même qu’avec Either/Or et XO, il a accouché d’au moins deux sommets indépassables ?

Assurément, non. Stephen Steinbrink partage avec son aîné un attrait pour les harmonies et mélodies délicates en même temps qu’il assume l’aspect DIY de ses compositions pop-folk. Le natif d’Arizona a enregistré Arranged Waves à Olympia, dans l’état de Washington. S’il s’est entouré de cinq musiciens, il est resté, de manière évidente, l’architecte principal de la composition de ce disque doté, selon les éditions, de deux tracklists différentes.

Aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de provoquer des frissons dans le dos de son auditeur avec des ambiances lugubres et glaciales (Tangerine) que lorsqu’il essaie - en vain - de nous persuader du caractère guilleret de compositions faussement optimistes (It Takes A Lot To Change A Mind ou Sand Mandalas), l’Américain démontre l’étendue de sa palette de compétences sur un disque dont on se moque bien de savoir s’il est ou non plus réussi que celui d’Avi Buffalo.