Le streaming du jour #1296 : Water Music - ’Ships’

Après le quadrupède flouté qui s’affichait sur Wolves l’an dernier, l’Australien Water Music a une nouvelle fois recours à l’univers animalier pour illustrer un disque.
Moins de cinq mois après cet encombrant prédécesseur, c’est en effet un hippocampe qui illustre Ships. A l’exception d’un titre, la totalité de l’opus a été enregistrée en février dernier. Dès lors, la productivité et la créativité de l’artiste ne peuvent qu’interpeller.
Ships n’est pas un album de rupture. MJ Barker approfondit le sillon déjà creusé sur Wolves. La folk lo-fi qu’il propose se veut toujours classieuse et riche de multiples détails sonores tuant dans l’œuf toute perception de fadeur.
Pour autant, à trop s’approcher du feu, on risque parfois de se brûler. Tel était l’écueil dans lequel le Melbournais aurait aisément pu sombrer. Sur l’opus précédent, ses compositions évoquaient celles de Sparklehorse alors même qu’il n’a découvert l’artiste qu’à la fin de l’écriture de Wolves.
Découvrir un tel artiste - surtout lorsqu’on partage, comme c’est le cas ici, une identité musicale aussi proche - ne peut être une épreuve anodine et elle aurait pu engendrer un mécanisme, conscient ou non, de rapprochement. Le mimétisme aurait alors risqué de réduire la personnalité de l’Australien.
Il n’en est rien. Le spectre du très regretté Mark Linkous plane moins sur Ships que sur Wolves. La faute à un autre fantôme qui envahissait les pensées de MJ Barker. Si Ships n’est pas un album de rupture, c’est en revanche un album de deuil.
Quatre jours après avoir appris le suicide de sa sœur, l’Australien s’est enfermé chez lui, composant les sept titres inédits en à peine dix jours. "J’ai voulu que les morceaux résument ces deux semaines séparant la réception d’un appel téléphonique au travail, et le lancer de ballons noirs remplis d’hélium aux funérailles" indique ainsi l’artiste.
Comme s’il s’agissait d’un mode de défense nécessaire, les lignes mélodiques sont plus marquées, à l’instar du sommet Fool. En somme, MJ Barker préfère les contre-allées aux chemins tout tracés. Le tout, en gardant le cap qu’il s’est lui-même défini. Une leçon de détermination prodiguée par un artiste qui sait où il va. A petits pas, au regard du tempo lent dominant, et vers une rédemption hésitant en permanence entre diverses émotions contraires.
Les plus convaincus pourront par ailleurs participer à la démarche de crowdfunding organisée par l’artiste. Visant la production d’un vinyle, celle-ci prend fin ce soir.


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