Le streaming du jour #1336 : Esmerine - ’Lost Voices’

Le rock n’est jamais aussi vivant que lorsqu’il s’extériorise, lorsqu’il sort de lui-même pour aller voir ailleurs ce qui se passe. Et, lorsqu’il ramène de son voyage des couleurs, il peut bien être différent de lui-même tout en continuant à séduire ceux qui l’observent depuis toujours.
Esmerine compte parmi ces formations de l’avant-garde qui, depuis leur culture rock, inventent une musique mixte, investie par une curiosité et une imagination sans bride. Ce nouvel album le prouve avec splendeur.
Après un Dalmak aérien et polyrythmique, influencé par l’atmosphère moite d’Istanbul, le quintette mené par Rebecca Foon (Thee Silver Mt. Zion) et Bruce Cawdron (Godspeed You ! Black Emperor) a retrouvé la fraicheur de Montréal pour produire ce sublime nouvel album. Marqué par le retour de guitares saturées et de rythmes rock, Lost Voices rapproche clairement ses auteurs de ses homologues du label Constellation, tout en poursuivant le sillon singulier, creusé en 2011, avec l’album La Lucheza.
Si on le présente souvent comme un groupe de rock de chambre, censé marcher sur du velours, on reste toutefois scotché par la puissance diffuse de leur groove. Comme cette basse qui, sur 19/14 ou A River Runs Through This City, fait rebondir la batterie et vibrer l’épiderme tandis que le marimba, sans se montrer, s’occupe de notre esprit, en le plongeant dans une spirale entêtante. Esmerine provoque ainsi, par petites touches sensibles, par des drapés de cordes délicats, des moments d’émotion inattendus. Ni joyeuse, ni tout à fait triste, sa musique évoque une rêverie orientale. Comme des nuits arabes pleines de regret et d’espoir, leurs airs éveillent notre attention sans l’engourdir. Ils nous animent tout juste assez pour prendre conscience de la beauté d’un ciel étoilé, pour prendre conscience de nous-mêmes et nous rendre à nouveau capables de nous émerveiller.
Voilà en peu de mots ce l’on peut en dire : un disque magnifique de bout en bout. L’intégralité est en écoute ci-dessous via Exclaim ! :


- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
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