La nouvelle vidéo de Miles Oliver en avant-première
Seaside Report, non seulement un beau morceau mais aussi désormais une belle vidéo. Quoi de mieux pour découvrir la musique racée de Miles Oliver, partagée entre le gris clair et le gris foncé.
On n’a pas vraiment l’habitude de se fendre d’un petit article à chaque fois que quelqu’un sort quelques images pour accompagner sa musique. Mais bon voilà, cette fois-ci, il se trouve que le couple morceau-vidéo fonctionne très bien et que Seaside Report est à même de faire naître quelques soubresauts sous l’épiderme. Au menu, une chanson triste qui se situe quelque part entre Vic Chesnutt et Be My Weapon, une chanson triste avec un supplément d’âme qui se transmet insidieusement aux images qui la portent. Une chanson triste enfin que l’on doit à Miles Oliver illustrée par un film pas bien plus guilleret agencé par Grégoire Orio.
Miles Oliver donc. Un Parisien au songwriting racé. On ne le connaissait pas vraiment mais depuis, on a tout écouté - du Breathe inaugural au I Miss Boredom d’aujourd’hui en passant par les Demo originelles - et on s’en veut un peu de ne lui avoir pas plus tôt prêté l’oreille. « Dark folk » à tous les étages, une voix portant sur ses frêles épaules tout le poids du monde et des mélodies élégantes partagées entre ombre et lumière. Deux albums dans lesquels on se sent bien ou plutôt dans lesquels on se sent bien de ne pas se sentir si bien.
Seaside Report, planqué au mitan d’I Miss Boredom, montre une belle épaisseur aujourd’hui parfaitement traduite par la vidéo. Un clair obscur où la mélancolie du morceau finit par s’incruster derrière les yeux. Un peu comme l’élégante vieille femme qui finit par habiter le tableau, on entre bien moins dans la musique de Miles Oliver qu’elle rentre à l’intérieur de nous. À son écoute, le ciel de traîne et les nuages noirs d’où sourd une clarté voilée finissent par tapisser l’espace et tout devient gris. Mais le mieux est-il sans doute de la laisser faire en ménageant une place pour ce qui suit.
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