Le streaming du jour #1502 : Fanny Kaplan - ’s/t’

Fanny Kaplan est avant tout une militante russe ayant tenté d’assassiner Lénine le 30 août 1918 et qui, l’initiative ayant échouée, fut exécutée quelques jours après non sans avoir affirmé la chose suivante : "j’ai tiré sur Lénine parce que je le considère comme un traître au socialisme et parce que son existence discrédite le socialisme".
Bien, mais quel rapport avec la musique ? Le trio féminin qui a choisi d’utiliser pour pseudonyme le nom de la révolutionnaire explique ainsi qu’il y a un mythe selon lequel elle aurait été abattue avec en arrière-plan le bruit des voitures au travail. Ceux qui l’ont exécutée ont poussé son corps dans un baril de goudron, ont versé de l’essence sur elle et l’ont brûlée. Cela pourrait faire penser à une désagréable poésie, mais c’est métaphoriquement très proche de la réalité que nous vivons aujourd’hui".
Effectivement, comment ne pas faire le parallèle avec la situation qui émaille le monde à cette heure où les purges sont de moins en moins dissimulées et que par peur, plus d’un gouvernement ferme les yeux devant de telles pratiques. Les trois musiciennes composant Fanny Kaplan ne s’embarrassent pas avec la peur. Que ce soit dans le choix de ce pseudonyme volontiers provocateur ou dans le son qu’elles développent sur ce deuxième disque.
Basées à Moscou, Lusia, Karina et Diana produisent sans surprise une musique radicale et abrasive, que l’on pourrait rapprocher d’un post-punk aux effluves coldwave ou plus précisément no-wave. A la fois glaciales et transcendantes, ces compositions se voient affublées d’une dimension industrielle croissante au fur et à mesure que l’on avance dans l’écoute du disque.
En effet, si l’on pouvait penser à Sleater-Kinney sur l’initial Povod Nakrit’sya, le ton se fait de plus en plus radical et expérimental, sans que l’écoute de Fanny Kaplan ne constitue non plus un saut dans l’inconnu pour quiconque ayant déjà confronté ses écoutilles à des musiques s’éloignant des chemins balisés. Comme un cri contre un système qui s’érode, comme un rappel face à une histoire qui semble se répéter, ce disque ne s’analysera pas d’un point de vue technique, il s’écoutera avec les tripes. Sans doute la raison pour laquelle il pourrait devenir essentiel.


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