Deux ans après un Bashed Out qui l’avait révélée au grand public, Kate Stables est de retour avec un Moonshine Freeze rempli d’autodérision, à commencer par cette pochette étrange mettant en avant ce visage hésitant entre hilarité et folie, étant entendu que la frontière entre les deux est finalement assez mince.

Celle entre l’énergie et la tranquillité affichées par la Britannique l’est tout autant et, pour ce cinquième long-format, This Is The Kit s’appuie sur des fondamentaux qui vont de la rythmique dépouillée au banjo sur laquelle planent ses mélopées chaleureuses mais emplies d’une forme de désespoir (Easy On The Thieves) aux effluves d’un rock décontracté évoquant une Courtney Barnett sous psychotropes à l’occasion du single Hotter Colder empreint d’une addictive nonchalance, en passant par la virevoltante ballade électrique au piano digressif du Solid Grease final.

Entourée de proches parmi lesquels le fidèle Jesse Vernon dont les cordes enjolivent ces ballades hédonistes ou Rozi Plain, Kate Stables fait de Moonshine Freeze un parfait compagnon pour une résurrection. Celle qu’espéraient probablement les Britanniques après un brexit qui a été imposé à une part conséquente de la Perfide Albion, avant que d’autres événements plus dramatiques ne viennent émailler ce début d’année 2017.

Enregistré à Bristol sous la supervision de John Parish en novembre 2016, entre ces deux temps critiques pour les Anglais, Moonshine Freeze garde en lui l’espoir d’une résilience que les événements contraires ne sauraient anéantir. This Is The Kit propose en ce sens le plus solide et le plus engagé de ses disques. Il serait dommage de se priver de cette cure d’optimisme tout sauf béat.