Fruit de la collaboration entre Andreas Eklöf et David Åhlén, 1921 partage avec In My Veins une première proposition musicale aventureuse et captivante. Le duo a pu tester ses morceaux dans sa Suède natale, notamment en première partie d’un Jay-Jay Johanson avec lequel il partage une sensibilité mélodique évidente.

Compositeur dont les travaux vont de la musique contemporaine à l’électronique en passant par des bandes originales, Andreas Eklöf est un artisan du son à l’aise avec tous les matériaux, et il a trouvé avec la voix cotonneuse de David Åhlén le parfait contre-point à ses compositions éthérées et enivrantes. Plus encore que Kiasmos, duo au sein duquel Janus Rasmussen ne sublime qu’alternativement les instrumentations du surdoué Ólafur Arnalds, la formule utilisée par 1921 fonctionne.

Les ondulations aérées (Always) dégagent une forme de mysticisme planant, mais le chant peut être plus terrien, à l’instar d’un New World minimaliste qui donne l’impression de survoler un monde en friche dans une bulle d’allégresse ralentie qui n’est pas sans rappeler l’univers d’Antony & The Johnsons. Là où ses travaux en solo s’appuient sur des sonorités particulièrement tristes, David Åhlén semble s’épanouir autour de tonalités plus enjouées, qui dégagent surtout une intouchable sérénité.

Basé sur un gimmick de piano cristallin, le plus immédiat In My Veins constitue un sommet instantané pour tous les amateurs d’instrumentations néoclassiques survoltées par une voix éthérée. La fin du disque sera plus expérimentale, Similar touchant du doigt les frontières avec la musique concrète tandis qu’Arteries II convoque un drone-ambient instrumental léger et délicat, proche des horizons explorés par leur compatriote Library Tapes.