;background-color:#">Kadef - s/t

1. Rahma
2. Wairhamhomwaya Allah
3. Mamadou
4. Arz
5. Sarab
6. Sahel
7. Omri
8. Sahel pt II
9. Abbès Saladi
10. La Ilaha Ila Lah
11. Merhaba
12. La Ilaha Ila Lah pt II

2023 - RRGEMS Records

Sortie le : 28 février 2023

BRAHJA entre scène post- montréalaise et désert marocain

À peine trois mois après la sortie du superbe Watermelancholia, revoilà déjà l’excellent saxophoniste et claviériste new-yorkais Devin Brahja Waldman aka BRAHJA, avec un projet quelque peu éloigné de son free jazz atmosphérique et habité aux accents gospel et aux fulgurances dignes d’Ornette Coleman. Il faut dire que ce disque, initialement sorti l’an dernier en édition CD limitée sur le label français Akuphone, a en réalité été enregistré avant, à Montréal, et fait l’objet depuis février d’une mise à disposition digitale coïncidant avec sa sortie en vinyle.

Kadef, c’est donc Devin Brahja Waldman avec 8 musiciens et vocalistes, dont le guitariste Sam Shalabi de Molasses et Land Of Kush, ou les Marocains Hamza Lahmadi Kenny au oud, Anas Jellouf aux qraqeb (sortes de castagnettes du Maghreb) et au guembri (un autre instrument à cordes pincées), Rachid Salamat, ambassadeur de la musique Gnaoua à Montréal et Ziad Qoulaii au chant. Résulte de cette rencontre organisée avec ce dernier un album largement improvisé et encore plus inclassable que le sus-nommé, mêlant psychédélisme des claviers de Mathieu Pelletier-Gagnon, blues du désert façon Tinariwen, groove hypnotique presque krautrock et incursions jazz sporadiques (cf. l’extatique Abbès Saladi et le très minimal La Ilaha Ila Lah en deux parties, où le sax de Devin Brahja Waldman fait quelques jolies percées), le tout sur fond de dissonances électriques et de chant plaintif.

C’est parfois plutôt inquiétant et très épuré (Arz), à d’autres moments assez narcotique et envoûtant (Sarab et ses airs de musique indienne jusque dans le chant), voire carrément ambient et ascensionnel (l’instrumental Sahel pt II). En tout cas, ça ne ressemble pas à grand chose mais l’on y retrouve ce goût singulier pour les méditations anxieuses et les courants de conscience musicaux (KADEF étant en réalité un acronyme faisant référence au karma, à l’amour des hommes et de l’univers, au discernement de la vérité ou encore à la liberté). Passionnant !


( RabbitInYourHeadlights )


- 05.04.2023 par RabbitInYourHeadlights